dimanche 31 mars 2013

Underwater Oddities (with Deneb-tala)

OCEANIC MUSICK MIXTAPE
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Il y a de cela quelques temps, Deneb-tala (tenancier du blog aussi éponyme que passionnant) et moi parlions musique jusqu'à ce que germe l'idée folle de créer un monstre. Une abomination. Une double-mixtape.

J'ai aujourd'hui l'insigne honneur de vous présenter la cinquième mixtape du blog, aka 'Underwater Oddities'.

En "véritable" mixtape, elle ne déroge pas à la règle : deux pistes unies. En réalité pour des raisons pratiques, car certaines pièces étant beaucoup plus longues que d'autres, cela permet de faire moultes transitions bien plus agréables à l'oreille. Par ailleurs, l'ordre des pistes est savamment choisi, tout se liant dans un minimum de 'break'. Elle se compose de deux parties d'une heure et demie chacune, la première sortie par télépathie de l'esprit de Deneb-tala, et la deuxième par moi-même - ayant des idées différentes, nous avons opté pour la méthode la plus proche de la cassette audio : deux faces.
Musiciens à nos heures, nous avons aussi inclus nos propres visions de la chose par l'intermédiaire de nos propres projets : Mythological Eoarchean Cosmonauts (une piste retrouvée dans les tréfonds de chez Deneb-tala, totalement acoustique!) et I Beheaded the Cosmos (avec une piste exclusive composée pour l'occasion).

Diverses pièces de tous temps la composent, principalement de l'ambient, toujours sur le thème des fonds marins. Les déferlantes, les abysses, l'écume échouée, les sous-marins, la faune immergée qui peut se révéler aussi intrigante qu'angoissante...
Du côté de mon camarade à la cafetière quelque peu fêlée, cela se traduit par des ambiance explicitement aquatiques. Une descente douce, mais vicieuse : impossible de remonter la pente. Vous y croiserez Cthulhu, quelques poissons difformes, des vagues immenses et salées voir translucides... jusqu'à arriver dans des contrées plus étranges. De couleurs, de glace, d'océans sans fin, noirs et bleus sans échappatoires. Une oppression sous-marine, une petite noyade aux bouffées de lumières. Bienvenue dans les eaux troubles d'Abet Cuces.

Trois heures de plongée en apnée qui feront, je l'espère, passer Jules Verne pour un amateur.



clique ici
ABET CUCES

David Uystpruyst – Prisme
S U R V I V E – Cschz II
The Caretaker – A last glimpse of the land being lost forever
Hexagon Sun – Plasma Sea: 256 Colors
Ural Umbo – Theme Of The Paranormal Feedback
Circle of Ouroborus – Like Silent Meadows
Book of Sand – The Face of the Waters
Fanisk – Enantiodromia
Cryptogenus – Vodyanoy
Arsène Souffriau – Attente
David Uystpruyst – Anadyomène
Iron Fist of the Sun – Grown Under Ice
I Beheaded the Cosmos – Exoyíinos Ôkeanós






DENEB-TALA
 
Underjordiska – Part I (Descent)
An Pierlé – Medusa
Origami Galaktika – Stjernevandring
Ahab – Below the Sun
Spectral Lore – Part II (Ascent)
Methuselah – An Elegy for the Deep
Mayhem – Wall of Water
Cultus Sabbati – Beneath the Waves
Edward Vesala – Call from the Sea
Andrew Liles – Black Sea – Part III (A Return to the Bottom of the Ocean)
Nurse With Wound – Salt Marie Celest
Gavin Bryars – The Sinking of the Titanic
Saåad – Onkalo 
Mythological Eoarchean Cosmonauts – Yonaguni
Naked City – La Cathédrale Engloutie

Un PDF avec toutes les références des morceaux et le minutage de la mixtape est inclus dans l'archive.

Cliquez sur l'image pour télécharger.

samedi 30 mars 2013

Croatian Armor - Vagina Sword

Croatian Armor, la synth noise érotique en puissance, martiale sur les bords pour rendre le moment encore plus excitant. Décalé, joli certes, mais décalé, et imprévisible. Un regard d'enfant sur la guerre incessante et le sang, des étoiles dans les yeux. Du tissus ancien, sûrement un abat-jour, sur la tête. Où il va il illumine, les chaires s'ouvrent et il projette un mélange vieilli de lumières colorées. Habillé d'un vieux papier peint, il commence quelques pas de danse saccadés. La révolte dans les rues de Zagreb se réduit à quelques paroles, des masques et cet homme qui joue avec son sifflet bleu. C'est la libération -sexuelle. Un nouveau monde grésillant, qui fait pétiller les ventres et apporte un délicieux mauvais sort sur le peuple. L'adulation, au delà des plaines, les chœurs qui montent en chant d'or vers les cieux striés d'avions mirages parlant dans leurs radios parasitées. Le noir et blanc passant d'un coup à la couleur, les drapeaux et l'amour. La guerre, son déchirement. Il s'est cassé une jambe pour retourner au pays, la revoir, son grain de peau coloré, que tout recommence. Plus de ring, plus de monde à faire grandir, plus de nation, rien qu'une idée fixe et un besoin de chérir dans l'amertume. Les retrouvailles et les départs ont le même goût, et c'est celui-ci, rien d'autre, qui est cherché. Le provisoire de l'abandon.




Croatian Armor vient du Danemark. Synth noise à l'ambiance mondaine, parfois un tantinet maritale, le son n'est vraiment pas agressif, comme dans la majorité des groupes du genre, mais très doux, allant de la contemplation sous stupéfiants de Comecon Dancer à l'étrange Begin, sorte de Einstürzende Neubauten des débuts en plus filmographique. Une tape aussi excellente qu'étrange, troublante d'humanité - ce qui est rare dans la noise. Vagina Sword est en décalage complet avec le monde actuel, en régression, et vise juste. Terriblement juste.

Le label de la chose est Posh Isolation.
Il semble cela dit indisponible, voici donc un lot de consolation.

Terra Tenebrosa - The Purging

Qu'écrire sur Terra Tenebrosa si ce n'est un film, un Kubrick fantôme ?

Un rien dans le crâne, dans le blanc des yeux, pour faire disparaître sans sommation l'existence. Le regard dans le vide ; et tout cesse. Les grands blocs de béton sur l'herbe fraiche, coulé à même les graines, le vent, que l'on fait crier dans les allées de nos villes. Les nuages, bloqués sur les hauteurs, qui descendent sur nous en pleurant alors que cachés nous dansons dans de luxuriantes chambres. L'urbain insupportable et rassurant, il y fait bon déprimer et se donner à la bassesse, à l'abri de la toxine des plantes. Les gens choisissent à la place des gens, les gens font des choses, parce que les gens font des choses. La Nature branchée, on s'est éteint, cruellement solidaires, dégénérés, à recréer des grottes aux fourberies plus dangereuses que celles de l'extérieure et ses dangers divins. Dieu sous cloche, avec le fromage et la musette, la baguette à l'industrie. Les femmes suffragettes, le Roi est mort, le Tiers-etat non, mais le Tiers-monde presque, la vie, improbable, rend tout invivable - sauf dans le béton de nos rues, où l'on fait siffler le vent. Le ciel est mort, pas de surprise, pas de rires, l'air a la fraîcheur d'une chape de plomb, tout le monde est cadré, entouré, trois petits tours et puis s'en vont. Rire pose trop de questions. Vivre hors du béton, présente trop de risques, pour le singe à poil humain.
Trois petits tours et puis s'en vont.




Terra Tenebrosa est très certainement l'un des projets les plus intéressants de ces dernières années. Gueulantes incroyablement haineuses, comme celles d'un grind qui aurait de la finesse, guitares torturées et labyrinthiques parfois proche du maître Blut Aus Nord, mais aussi une audace assez peu commune. Tout en restant très metallique, The Purging a une aura alien, une folie destructrice impossible à calmer (Celeste). Anxieux chroniques, cette pièce vous fera perdre tout espoir de confiance, manifestant un réel côté inhumain si plaisant, qui serpente dans l'ouïe. Structurellement parlant, c'est le dédale, la déambulation incertaine et à risque dans les architectures changeantes et les sonorités démoniaques. Certains passages sont presque à me faire penser au travail de Jocelyn Pook, notamment avec le Masked Ball, atmosphère proche de celle usée sur toute la longueur de l'album. Aliénant, enragé, The Purging est un dangereux et un génial testament de la sale folie. De la pute camaraderie, et de la petite sobriété. Celle qui t'as tué.

Dispo en CD et Double-LP chez Trust No One.

vendredi 29 mars 2013

ALL BLX - Acme

Revenons aux vraies valeurs. Au son que j'attribue inconsciemment à Abet Cuces : l'ambient.

Des tressaillements doux, des ondes solaires ralenties et grossies jusqu'à ce qu'on puisse les voir, les toucher. Arrêtées, jusqu'à ce que les enfants jouent dessus, toboggan doré translucide. Les rires lointains se noient sur le chemin de l'école, en août. Les mois et l'espace n'ont plus aucun sens, l'infusion d'oiseaux dans la tasse, sous le saule pleureur, midi et minuit, tout s'enchevêtre de Notre-Dame aux feuillages d'absinthe. Les rebondissements venteux ah! Le temps détruit tout, même le temps, piégé dans le froid. Quelques crissements de pas encore dans l'oreille après les jours de marche qui n'en finissent pas. Pour partir à la bordure du monde, et voir le soleil lui tourner autour. Je ne crois pas en la Lune, je crois que c'est l'envers du soleil.

Les montagnes de siècles en siècles grandissent, dans le but monomaniaque de percer le ciel. Oh nous les avons copiés, buildings et tours, à dégainer nos ondes radio vers Saturne, pour nous brûler synapses et antennes. Heureusement les enfants et les oiseaux chantent encore, dans des langages inconnus que les ornithologues, je l'espère, ne déchiffreront jamais. Tout meurt avec le rationnel. A chaque réalité le rêve décède. Ah. Les mésanges, encore à des années de la science. Plus loin encore d'elle que les planètes voisines. Arrêtez tout, c'est l'heure du goûter. Arrêtez les rayons. Slow down.



All Blacks (ALL BLX) vient de Russie, d'où il nous ramène une part d'été St-Petersbourgeois, de chaleur torride et fondante montagneux, extrêmement agréable. Je me rappelle Witxes en écoutant ce disque, mais aussi que l'ambient est décidément un genre typique du "vivons heureux vivons cachés". Acme semble être l'enregistrement des fluides passant dans un corps, mélangé à une ambiance extérieure bouchée, agrémentée d'oiseaux et d'une touche cosmique presque krautrock (ralenti). Quoi qu'il en soit, l'ambient profond connait ici quelques attaques de guitares volantes, aux riffing très shoegaze, toujours d'un calme plus apaisant que la camomille un jour de mai.

Sortie en avril, pas encore de version physique mais surveillez Jozik Records, probablement le label de la situation. Des packagings absolument adorables, avec quelques perles comme Kösmonaut, sûrement bientôt ici-bas.

jeudi 28 mars 2013

Stara Rzeka - Cień chmury nad ukrytym polem

Malgré le fait que j'écrive en ces terres sur la musique qui, à mes oreilles, me semble la plus belle, me remémorer la dernière fois qu'un disque m'a fait frissonner n'a pas été complexe. Cette sensation  singulière où chaque mélodie résonne comme si elle venait de mon propre schéma mental dérangé remonte à il y a maintenant trois ans lors de ma découverte de Murmuüre. J'ai aujourd'hui peine à me contenir après avoir découvert Stara Rzeka qui, sans prétention aucune, se trouve être au gré des hasards et des atomes crochus l'une des très rares pièces avec laquelle je suis rentré en symbiose.

« Au milieu du chemin de notre vie/ Je me retrouvai dans une forêt obscure/ Car la voie droite était perdue. » (Dante, Divina Commedia)
Dans les cœurs de cette nuit purgée entre deux eaux reflets Charon à l'odeur de l'homme s'allongent les berges du delta. Aux enfants de froid du dehors, le glaçage de rires trempés fit prendre à la route baignée de feuilles vert sombre son éclat d'absence. La torche encore au corridor mouillé nocturne du voyage se désagrège alors que je fonce dans l'abstrait. Tout s’assombrit de lumière matinale, ah la délicieuse nausée ! Les voies s’entrecroisent dans le néant des directions. La première aube d'une hémisphère extravagante wagnérienne, la tragédienne se hausse comme l'écume s'agrippe à la vague. Ancien temps draconique de paroles puissantes où le silence poussait dans les gorges. L'ancien enfant père du fils file à jamais unique aux cœurs dégoulinants. Ah l'immonde des verdures, cris escarpés et airs en sens inverse! Du fer et de ses âges viennent au monde les beautés fines d'altitude, mortes et enterrées dans l'or passé. À jamais, Épigone.




Stara Rzeka fait office de modèle à suivre, pour tous ces épigones, justement. Kuba Ziołek, maître à bord dont j'avais déjà parlé ici car il tient le label Milieu L'Acéphale et joue notamment dans l'Innercity Ensemble, sort ce "Sombres nuages au-dessus d'un champ caché". Le disque est une tension entre les genres peu commune, la folk qui se laisse soudainement porter par un beat électronique presque Berlin School pour finir sur du Black Metal - on s'y laisse bercer comme par un courant. Ce Black Metal en lui-même extrêmement intense - deux pistes seulement - laisse une place à un psychédélique condensé. La sagesse a été de placer ces passages au début de l'album, laissant le reste mariner, respirer, l'auditeur encore dans le bain de cette condensation de métal noir.

Le groupe semble aussi être le métier à tisser de Ziołek, tant les pistes sont changeantes et peuvent passer de black à folk éthérée, ou d'électronique rassurante à drone abyssal en quelques secondes. On croirait un organisme en constante évolution, quelque chose de très rapide, de terriblement naturel - dans l'ordre des choses. "Cień chmury nad ukrytym polem" incarne un style de paganisme technologique, une belle bestialité - non dans le sens brutalité mais instinctif. Une magnifique coïncidence, mélange de traditions et de pensées, bouleversante aussi bien que finement interprété. Un son recherché, foulé, et une approche singulière - que l'artiste nomme brutalisme magique. Entre lectures de Hölderlin et reprise de Nico avec un "My Only Child" de douze minutes, qui en réalité ne garde que la puissance des paroles de la chanson et en change radicalement l'instrumentation, c'est l'antithèse de la monotonie qui prime. Coloré, étrange, et pourquoi cette chanson de Nico ? Kuba répond : "La raison pour laquelle elle me séduit, c'est que cette chanson est celle de la douleur d'une Europe, une Europe vieille, fatiguée, au-delà de l'histoire, lasse des guerres, lasse de tous ces idéaux et de ces projets qui n'ont pas pu être réalisés."  
Stara Rzeka atteint avec son premier disque une qualité supérieure à celle de beaucoup de projets musicaux en une carrière. Le Brutalisme Magique et l'Absolu.

Version cassette (deux pistes différentes du CD) chez Few Quiet People
CD deluxe chez Instant Classic
Sortie en avril - voici un joli trailer
Écoutez, séduisez-vous, c'est sûrement l'une des plus belles choses que vous entendrez.

samedi 23 mars 2013

G O N E - The Circle & The Darkling

Le minimalisme glaçant de notre entourage. Celui-là même qui, aimant, nous brise d'un regard ignoble. Tristement soudain extérieur. A l'offrande matinale d'organes en mort, d'une grisaille sur l'Est. Les nouvelles sont misère et assombrissement. Des cordes claquent sur des dos à vapeur, un triste âge, ancien, noirci et bien que sans dialogues, peu blanchi.

Western-spaghetti refroidi - de cendres. Mettre le feu aux flammes, et, oh. A l'intérieur mon enfant se bat pour réintégrer mon corps. Il jette aujourd'hui, encore, des lasers de ses yeux, et coud la bouche des grands. Sur les routes, les passages de clous, les traces de pas sur les bandes blanches. Le bitume angoisse, torture et floute. La chaleur soporifique de ses pores. Amusement usé à y faire grandir l'absinthe. La peau de la tristesse au couvert, à la table du démon, les mains sales, adieu.

Et puis ta solitude. La dureté, la fin, avale encore. Sous le sable écartelé, chaque graine inféconde remuée par la mer appelle minuit. L'heure des obscures, de la blacklodge, passés pour morts et l'arme à gauche. Nation de sinistres à l'heure, attardés du malin ou piégés dans un cœur d'or. Grands soufflés des eaux âmeres. Aux femmes infidèles et aux ruisselants ; tous à mourir dans les cimetières familiaux. Anéantis par leur propre manque, ne pas être ou ne pas être.
Stopper les rêves : PAUSE. Entraînement au néant des violences, et se lover dans un loop infini. Cette étrangeté à ma recherche me tétanise. Encore un réveil dans un corps inanimé, l'esprit en chaine, du fordisme à même le corps. Les hauts-talons d'Achille, post-nucléaires, nous sommes tous morts, en reposant la pomme d'Adam. Nature is a language. It's a test.



G O N E a sorti avec The Circle is Open but Never Broken et The Darkling deux disques qui méritent une grande reconnaissance. Tout d'abord par son univers, très singulier. Sombre et mignon, sans trop d'espoir mais arrivant à réchauffer le cœur tout de même. Inspiré de pas mal de courants (rock, folk, ambient, witch house, black metal même avec la chanson Horrible Souls), au final le seul rapprochement viable à mes yeux serait avec Have a nice Life. Rock lo-fi étrange, fantomatique, analogique, et sans réelle limite d'influence. A surveiller de très près.

Téléchargement gratuit sur le bandcamp de l'artiste.
Pas encore de version physique malheureusement. Mais typique de ce qui pourrait coller à l'ambiance de chez Enemies List.

samedi 16 mars 2013

Le Caveau de l'Empereur VI

Ici, on vous aime pas, et on veut vous le faire savoir. C'est pourquoi, bien que l'illustre Imperatør laisse closes les portes de son tombeau pour les 2 semaines à venir, vous aurez tout de même de quoi me maudire pendant cette période, car aujourd'hui, c'est triple dose de vomissures auditives bien cintrées, histoire de choper de bonnes migraines pendant mon absence.

Listen & die !


mardi 12 mars 2013

Sangre Y Tierra - En Los Arboles Que Florecen

L’air électrique, et la sur-tension des lignes, dénudant à jamais les paysages que nous aimions à adorer. La zone d'abscission des nuages, et les arbres d'horizon, rejoints à la lisière de mes yeux - Une danse enfin, absconse des esprits contre le cosmos s'élevant au delà des rues et nations. O coupe au cœur d'or terrestre hache bourgeonnante contre les bois !

Sur la vergue bas, les jours écumés jusqu'à l'os, l'oiseau de ferrailles attiré par la pierrerie solaire nargue les quelques fils encore parcourus de courant. Une patte, puis l'autre, sur une corde puis la seconde, pendu par la sur-tension. Le bec entr'ouvert, au mépris des jours futurs et à la gloire étrange de naguère, le voilà criant pour consumer, aveuglé sous l'eau des atmosphères. Les grillons et les hommes entamèrent son chant, non à la lame mais aux cordes - vocales. Ou se frottant, perdus dans les herbes d'aurores ; quelques tiges venaient encore rayonner sur les squelettes floraux, titillant les cieux, dévorant et capturant chaque étoile. Elles brûlent, même dans la toile.

Obtenir l'abandon - former des pleurs des rires - dévorer l'univers - transformer et aveugler, et les laisser courir. Tous, autant qu'ils sont, qu'ils courent, encore, sans jamais regarder le ciel - il est à moi. À moi. Comme ses yeux bruns. Enfouis dans le sang, et la terre.




Sangre Y Tierra aurait dû apparaître en ces lieux lors de la sortie du split avec Warm / Panzercat / Protolith, lors de la sortie de ces deux pistes débordantes d'émotions. De retour avec En Los Arboles Que Florecen (Les arbres en fleur), c'est en fait l'une des plus belles surprises de l'année à laquelle nous avons droit. Le côté électrisé des guitares, à la frontière entre drone, black metal et post-rock emplit la pièce dans laquelle on lance le disque, et tout se métamorphose, simplement. C'est beau. Reposant, poétique, le disque parfait du genre, sans accrocs, sans fautes ; seulement une superbe forfaiture au cosmos.

Bandcamp - et je l'espère bientôt une sortie physique.

Xrin Arms - Disgraceland

Contrairement aux apparences, ce n'est pas un groupe de grindcore, mais plutôt un genre de soul / hip-hop instrumental.

Dans un univers technoïde, à la fois proche d'un hip-hop hardcore et de Akira Yamaoka, se perdre, c'est mourir. Disgraceland justement, c'est Silent Hill s'il était revu et corrigé par Necro. Tu t'endors un peu, tu te réveilles et là plus rien n'est pareil. Tout est mort, putain. Ta baraque est condamnée. Enseveli de sons, de délires toxiques enroulés dans du velours soft, Xrin Arms sait rester audible, tranquille, tout en se répandant comme du venin dans tes veines.
Le sang coagule, durcit, les artères pètent et te voilà avec des litres d'hémoglobine qui se baladent sans plus se soucier des autoroutes. BLEED.

Crie. Crie comme une truie.
Du jus de tête coule et se déverse par terre. Aucune envie de le regarder - cela dit le goûter semble être plus qu'une bonne idée. Langue contre terre, BLEED - BLEED - BLEED!
On a les mains sales. Instables, des putain de cow-boys de l'apocalypse. Des étoiles dans les yeux ? Ha ha ici c'est autre chose, plus proche de l'héro direct dans les mirettes et de la danse sans les jambes. Les pieds-tendres ça les fait vomir, mais dans son petit chariot à roulettes, l'air de rien, il danse comme un Dieu même les deux guitares amputées. Le genre de type qui te regarde et tu piges plus rien tant il a l'air de sortir d'un vieux film de cinema bis. Rescapé des films de Fulci, le gars aurait pu compiler les "42nd Street Forever" sans les mains. Avant il était mort. Maintenant, il est mort-vivant.

And if your pissed off 'cause you think that I dissed you I rape your moms and we can make this a personal issue! (Immortal Technique)
Alors quoi ? Tu trouves ça macabre ? Le défilé des abominations, la tératologie musicale, Frankenstein qui se tape un tigre ? Et l'été dernier, tu t'en souviens plus parce que t'étais trop pété au LSD ? Ça tombe bien, ces mecs n'en ont rien à foutre. Maintenant écoute, de toute manière tu vas tous mourir.




Xrin Arms s'inscrit parfaitement dans la lignée des grands, à la The Circle of Tyrants voir même House of Pain. Univers crade et décalé, bourré de monstres flippants et de samples d'outre-tombe. En plus récent on pourrait citer Shadow People (excellent disque sorti chez Grindcore Karaoke, label de grind à proprement parler cette fois!). Un grand moment de death rap qui vire du beat bizarre à ce qui pourrait coller sur une BO d'un film de Tarantino.

Téléchargement gratuit

dimanche 10 mars 2013

Oede - Sør Norsk Djevel Blues

Le blues des diables sud-norvégiens est de retour là où, secrètement, on espérait ne plus les voir. Sans nous l'avouer, One Man's Trash avait effrayé. Et pourtant, la Negromancy est loin d'avoir gueulée son dernier mot.

D'un certain point pas très loin du travail raw de Bone Awl, Sør Norsk Djevel Blues a le blues. Pas le cafard, mais bien ce côté entrainant, limite country, crade comme un crust punk qui traine ses guêtres dans le RER. La version noire de peau du crust / raw black ! Les litanies gospel sur fond de sursaturation doom. I Am Jack's Smirking Revenge.

When a frog sat there in the grove and crowed.
Alors que l'album se place dans une dualité - rythme tantôt lent, tantôt entraînant nous fait réellement nous demander où OEDE nous emmène (et c'est dans un endroit plein de suie, préparez-vous à vous salir) - il se termine sur deux pistes insolites, comme si il fallait encore enfoncer le clou. Kråkevisa, une chanson folklorique norvégienne que le groupe s'amuse à interpréter presque a capella avec un violon déglingué, et une outro où parle un type sur un fond de musique improvisée et crasseuse. La voix rappelle d'ailleurs beaucoup celle des premières secondes de la première piste - qui ensuite se barre en couille dans un black metal joué par des ghoules.

Moins abrutissant que One Man's Trash, avec une âme afro possédée, l'album, même si hyper décousu, n'arrête pas d'évoluer, de surprendre et surtout de vous faire garder tout le long de l'écoute en tête ces trois lettres : WTF.



OEDE vous emmerde et est plus punk que ce connard à mitaines qui crève en bas de chez vous.
Pour aller vous faire ****** avec la tape ltd.66 exemplaires, c'est ici.

samedi 9 mars 2013

Le Caveau de l'Empereur V

Bruit.
Crève.


mardi 5 mars 2013

Jute Gyte - Discontinuities

"Microtonal experimental black metal played on 24-tone guitars, replete with polyrhythms, irregular meters, dense masses of chromatic polyphony and psychedelic interludes."

L'artiste n'aurait su résumer mieux sa propre musique. Interprété à la sword guitar, Discontinuities est l'intensité à l'état brut, et Jute Gyte y a le cri au corps. On l'a dans la peau, comme un scalpel, qui tremble en coupant les tissus. Hasardeux mais diaboliquement logique, loin en fait d'une ripopée, il dissone et sans pitié aucune assène quart-de-tons à la limite de l'audible. L'expérience instable montant en neige aussi vite qu'une bouffée de stress lors d'une crise d'agoraphobie, je recommande une hygiène d'esprit soignée. Le black metal difforme scie les standards de sa rythmique atypique, de son parlé à la limite de l'atonal, ainsi que de son fiel qui ne colle à aucune déontologie.

Discontinuities est odieux. Impie dans les chaires même de ses sonorités ; réveil de vos gènes possédés, pauvres bougres, à la poursuite soudaine d'un absurde besoin de vous meurtrir encor, et chétif! c'est sur un autre corps que le strappado sonore du Syr Gyte frappe le glas. Soudain... le noir! Un duc... un bal. Trouvez-vous la gueuse à votre convenance ? Car titubant sur une jambe elle dansera, sous sa jupe à vertugadins, vous morguera.

Véritable willis musicale, Jute contre tous s'avère contumélieux et sa verve jaculatoire pourrait par mégarde enflammer les robes de votre protégée. Faux pourri, le disque compact regorge de véhémence, et d'une opacité à vous faire rougir l'obscurantisme. Les multiples découvertes insulaires que contient l’œuvre mérite un don du corps à la maladie microtonale pour le meilleur, et pour le pied-de-nez. Merdre! Sus donc, écoutons!



Grand chaudron expérimental, cet album est absolument prenant, mélangeant la dissonance d'un Book of Sand à la folie des octaves, comme le ferait un Meshuggah s'il faisait du black metal. Pratiquement industriel par moments ("The Failure of Transmutation"), il reste tout de même à mon goût très victorien : propice à l'isolement, à l'angoisse rentrée, et au fantasme d'une époque où la subtilité côtoyait l'extrême violence.
Must have.
L'album fuse, et pour qu'il fuse dans votre chaine hifi, vous pouvez l'acheter ici (7€ ~)

samedi 2 mars 2013

Yansen - Schamanensang

"Ô de notre bonheur, toi, le fatal emblème !" (Mallarmé, Toast Funèbre)

 Là où un groupe comme Wardruna magnifie la musique traditionnelle et rituelle de son pays, la rendant entraînante et, en réalité, la remettant du coup à jour, Yansen se rapproche beaucoup plus de la vision que l'on devrait avoir de la musique traditionnelle : un vieux sage entrain de déblatérer des mantras incompréhensibles avec les quelques dents qui lui reste, accoudé sur sa tige de chêne millénaire.

En vérité, ce Schamanensang se rapproche beaucoup des travaux de chez Aural Hypnox - où plus précisément de la "Ur-music". La musique primitive. On y retrouve des fragments proches de l'amérindien, mais aussi parfois étonnement imprégnés des chants tibétains. Le chanteur de Yansen truffe son chant de polyphonie - et au final on s'éloigne de ce "faux-rituel" qu'émule si bien Arktau Eos pour adopter le style chant indien avec un peu plus de reverb' pour un côté un tantinet dark ambient. Mais point trop n'en faut. C'est le minimum syndical, Yansen n'est en fait pas charmeur du tout : et il n'y a pas besoin de grand chose pour leur musique. Quelques clochettes, une voix d'édenté, un didgeridoo discret, un tambour plat comme l'encéphalogramme d'une huitre et une guimbarde. Pas de surfait, pas de séduction avec un mix aux petits oignons. C'est rituel, donc c'est raw, et c'est tout.

Le côté très oppressant du disque plombe peut-être un tantinet le côté authentique, tout comme le syncrétisme (culture nordique, mongol, amérindienne, vietnamienne, péruvienne, de Touva [cf.Oidupaa Vladimir Oiun], voir australienne avec le didgeridoo). Mais le fait est que le départ vers le royaume des Dieux, vers l'illumination, est rapide, inquiétant et le shamane n'est pas là pour nous tenir la main lorsque l'on combat les esprits après avoir avalé des champignons à la toxicité plus que dangereuse.


Yansen a ceci de particulier que l'on imaginerait le gus jouer au milieu de nulle part, dépouillé et rustique comme sa musique, mais ce n'est pas le cas. Le projet d'Alexei Tikhonov vient de Berlin, et donne dans une musique rituelle qui, pour une fois, ne fait pas dans la dentelle, dans la beauté ou le païen romancé. C'est rude, brut de décoffrage, et à l'univers un peu psychotique - sûrement dû aux substances souvent utilisées dans les rituels traditionnels. Enfin un groupe qui se rapproche sans trop de fioritures de l'ancien du village qui pète un câble et convulse en balbutiant des assemblages de mots dans sa langue natale.
Un groupe qui pourrait finir sur l'intéressant blog Ritualistic Nature, que je vous conseille si ce genre de musique vous intéresse.

Téléchargement gratuit chez le label

vendredi 1 mars 2013

AC's Coil Retrospective

COIL

“It just is”


Coil, c'est la transcendance. C'est cette capacité à déborder des a priori, à s'échapper de la réalité tout en y étant profondément, charnellement ancré. Pourquoi “Coil” ? Car l'omniprésence de cette forme en spirale dans la nature fait se rejoindre le minuscule, l'immense, formant un Tout. C'est le nombre d'Or, la globalité où se rejoignent science et magie. Le minutieux et l'erratique. Au reflet de la musique du projet. Car Coil est bien plus qu'un simple "groupe". C'est l'esprit d'une époque retranscrit d'une manière telle qu'il en devient universel. C'est un mal du siècle viable pour l'éternité humaine. C'est un non-sens, bancal, devenu logique par les sentiments.

“Are you ready to go now?”

Industriel sorti de la jambe de Psychic TV / Throbbing Gristle (Peter 'Sleazy' Christopherson ayant quitté PTV à ce moment), Cincarne alors les déboires de ce dernier fricotant avec Jhonn Balance. Sleazy, en quelque sorte, est la mouvance Industrielle. Cette dernière s'inspire des travaux musicaux de Pierre Henry, Schaeffer ou encore du cut-up pour créer une atmosphère dérangeante et insoutenable. C'est l'urgence, la rupture avec le présent et l’électrochoc qui dégénéreront plus tard en noise. La provocation jusqu'au-boutiste et la recréation d'une magie perdue se concrétisent par 'Thee Temple ov Psychick Youth' - groupuscule mené par ces précurseurs de l'indus, mélangeant art et magie moderne. Coil se veut adhérer à cette atmosphère d'art provocateur et de magick. Pourtant, Jhonn Balance va plus loin. Beaucoup plus loin.

“What was spoken, what was heard, what was seen, - beyond the shift


Il ressort de la musique de Coil cet étrange sentiment d'illusion, ce goût amer dans la bouche ; celui de la beauté. Que tout s'illumine ou se plonge dans le noir, on arrive presque à plonger sa main dans son torse et à en sortir cette flamme qui nous rappelle notre humanité. 'And darkly bright are bright in dark directed.' Si nous nous sommes dressés sur nos pattes arrières et que nous avons porté le feu, c'est maintenant dans nos entrailles qu'il brûle. La voix, omniprésente, nous rappelle sans cesse que nous marchons sur un fil, le seul nous séparant de la folie - et paré à craquer à tous moments. C'est d'ailleurs peut-être ce qui rapproche le plus Coil de la scène indus (mis à part sa capacité hors du commun à la subversivité). Les rythmiques tantôt dance tantôt ambient, éléctroniques ou venues de réels instruments, ne trouvent cohérence que par la voix et le timbre si spécifique, plus parlé que chanté, de J.Balance. Au-delà même du parlé, à la frontière de l'incantation, il invoque le subconscient [Interview de Jhonn Balance] repoussant alors les limites du COUM Transmissions par son seul organe vocal (Cosey Fanni Tutti en performance - qui un peu avant lui qui ne visait en fait qu'à choquer comme l'aurait fait un Sid Vicious adepte du fordisme). C'est l'escapade du moment, le maintenant magnifié. Les vagues et le feu industriel gris que Coil écharpe pour y retrouver l'humain. Pour y retrouver le magique. L'enfance. Mais forcément, cette dernière en réchappe quelque peu amochée. 

“God please fuck my mind for good”



La gentillesse et la générosité émanant de la majorité des disques est à un autre niveau de compréhension, de connaissance, que les valeurs communes - et effraye. La véritable transgression de Coil est le pardon - "donner au-delà". Réalisation totale de la magick d'Aleister Crowley en un sigil musical. La magie est morte en Europe, certes, mais continue de hanter les esprits industrialisés. C'est ce que le groupe a remis à jour, et relance par l'intermédiaire d'une machine (que voilà - ELpH), devenue un membre à part entière du projet - et remettant alors en question ce qu'est réellement un membre. Une machine peut elle aspirer au divin ? Emprunte de tant d'émotions, c'est quelque chose qui mérite d'être questionné.
Ils sont là, non pas individuellement, mais en osmose symbiotique, entre eux, captant une intégralité. Coil est la musique totale : projections (pas uniquement astrales), performers, déguisements, sons, manière de penser. Naturelle en ceci qu'elle dégage étrangeté, cruauté, munificence.


“Sometimes I hate myself. Sometimes I hurt myself. Sometimes I help myself.



À l'heure de l'explosion de la noise, des performances et de l'imagerie choc jusque dans le cinéma (1, 2, 3), Coil choisit un médium calme, à l'inverse du mur du son - cercle avec lequel il entretient pourtant d'étroits rapports. Plus récemment, il a inspiré divers groupes (la majorité de la scène indépendante actuelle, en vérité, qu'elle le sache ou non) dont un que je me dois de nommer : Murmuüre. Se revendiquant lui-même sous l'influence du projet, on reconnaîtra quelques clins d’œil (les mouches sur "Disincarnate" de Murmuüre nous rappellent les abeilles de "Finite Bees", ainsi que titre "Amethyst", sûrement en référence à l'Amethyst Deceiver, chanson phare de Coil). La manière de penser l'agencement sonore est aussi réellement proche, tout comme cette recherche d'un certaine conscience. Cette fâcherie définitive avec l'univers, mais cet appel à la réminiscence de ce qu'est l'Homme et sa place, cette capacité à laisser une trace étrange et par essence en contradiction avec elle-même qui FAIT justement tout l'humain, me rappelle ROME. Coil, tout comme ce groupe dans son genre, est testamentaire et noble d'âme. Totalement hors-normes, inexplicable, et si unique qu'il en devient l'incarnation de ce pourquoi l'homme est touchant : il est fou à lier.


Voici une archive de raretés contenant le backstage du concert à la Loco (Paris) où Jhonn Balance est dans toute sa splendeur, quatre chansons inédites dont une mixée par Autechre, une interview de 2004 et une dizaine de photos du groupe. TÉLÉCHARGER


Quelques albums clefs :
- Scatology (1984)
- Love's Secret Domain (1991)
- Musick to Play in the Dark 1 & 2 (1999)
- Moon's Milk (In Four Phases) (2001)
- The New Backwards (2008 - posthume)

EPs & Lives clefs :
- Panic / Tainted Love (1985)
- Themes for Derek Jarman's Blue (1993)
- Live Four (2003)
- ...and the ambulance died in his arms (2005)
- Absinthe (2006)

Aryan Art - Нашите Древни Символи

" — Tiens, capon, cochon, félon, histrion, fripon, souillon, polochon !" (Ubu Roi, A.Jarry)

'Nos Anciens Symboles' est le titre de ce split entre Aryan Art et Cripta Oculta. Pour des raisons purement élitistes - la partie de Cripta n'étant à mon goût pas tellement digne d'intérêt - nous ne parlerons ici que de la part de A.A., soit un peu plus de dix minutes d'exstase.

L'introduction du titre est l'une des choses les plus rituelles de ces dernières années. Des chants rauques sur des percussions et ce que l'on pourrait presque qualifier de crépitement d'un feu. Dépouillé et sans fioritures, merdre! Arrive sans crier gare mais avec un panache monstre la guimbarde, et le mélange n'est alors plus sans rappeller l'univers de Blood of the Black Owl - en plus raw, cela va s'en dire. Les aigles et la neige, la froidure d'un hiver ravageur.

Naissent des plaines glacées les guitares pures et planantes dont sont si friands nos blonds aux yeux bleus. Les lignes sont presque claires et pourtant il en ressort une violence digne et proche du Black Metal ukrainien traditionnel - la finesse en plus. Fier, le buste gonflé, l'échine droite et la tête haute, le métal noir national brûle vos icônes à la gloire des symboles passés. Crois en mon expérience, c'est dans la forêt et non dans les livres qui tu trouveras la vie supérieure.

Le chant, sûrement encore plus poignant (et peut-être même expérimental en tendant l'oreille) que sur '...И Берем Плодовете На Нашето Нехайство' est à la fois déchirant et débordant de vie. Un sacrifice - le renouveau par la mort. La blancheur immaculée qui se dégage de Нашите Древни Символи est presque perturbante. Tant de pureté, de beauté, sans forfaiture. L'intégralité de la chanson déferle comme une avalanche, avalant tout sur son passage, détruisant, de manière naturelle, cyclique, magnifique.

ÉCOUTER

A la croisée de Blood of the Black Owl et de Marblebog, cet Aryan Art est une pièce qui est sur le point de vous happer. Bouillonnant de transcendance, fragile et pourtant invincible, le duo bulgare ne décevra jamais. Un haut moment de musique.
Tape sortie chez Master of all Evil - sold-out.