mardi 12 mars 2013

Xrin Arms - Disgraceland

Contrairement aux apparences, ce n'est pas un groupe de grindcore, mais plutôt un genre de soul / hip-hop instrumental.

Dans un univers technoïde, à la fois proche d'un hip-hop hardcore et de Akira Yamaoka, se perdre, c'est mourir. Disgraceland justement, c'est Silent Hill s'il était revu et corrigé par Necro. Tu t'endors un peu, tu te réveilles et là plus rien n'est pareil. Tout est mort, putain. Ta baraque est condamnée. Enseveli de sons, de délires toxiques enroulés dans du velours soft, Xrin Arms sait rester audible, tranquille, tout en se répandant comme du venin dans tes veines.
Le sang coagule, durcit, les artères pètent et te voilà avec des litres d'hémoglobine qui se baladent sans plus se soucier des autoroutes. BLEED.

Crie. Crie comme une truie.
Du jus de tête coule et se déverse par terre. Aucune envie de le regarder - cela dit le goûter semble être plus qu'une bonne idée. Langue contre terre, BLEED - BLEED - BLEED!
On a les mains sales. Instables, des putain de cow-boys de l'apocalypse. Des étoiles dans les yeux ? Ha ha ici c'est autre chose, plus proche de l'héro direct dans les mirettes et de la danse sans les jambes. Les pieds-tendres ça les fait vomir, mais dans son petit chariot à roulettes, l'air de rien, il danse comme un Dieu même les deux guitares amputées. Le genre de type qui te regarde et tu piges plus rien tant il a l'air de sortir d'un vieux film de cinema bis. Rescapé des films de Fulci, le gars aurait pu compiler les "42nd Street Forever" sans les mains. Avant il était mort. Maintenant, il est mort-vivant.

And if your pissed off 'cause you think that I dissed you I rape your moms and we can make this a personal issue! (Immortal Technique)
Alors quoi ? Tu trouves ça macabre ? Le défilé des abominations, la tératologie musicale, Frankenstein qui se tape un tigre ? Et l'été dernier, tu t'en souviens plus parce que t'étais trop pété au LSD ? Ça tombe bien, ces mecs n'en ont rien à foutre. Maintenant écoute, de toute manière tu vas tous mourir.




Xrin Arms s'inscrit parfaitement dans la lignée des grands, à la The Circle of Tyrants voir même House of Pain. Univers crade et décalé, bourré de monstres flippants et de samples d'outre-tombe. En plus récent on pourrait citer Shadow People (excellent disque sorti chez Grindcore Karaoke, label de grind à proprement parler cette fois!). Un grand moment de death rap qui vire du beat bizarre à ce qui pourrait coller sur une BO d'un film de Tarantino.

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