S/V\R (prononcez "Sévère") m'a retourné. Après une douce entrée en matière, des incantations murmurées, saturées, oubliées, je me suis montré oublieux et je n'ai pas pris mes précautions face à la suite de la tape. Moi qui pensait me retrouver face à un genre d'éléctro calme!
Je crois me souvenir avoir sursauté.
Je mettrai tout de suite deux ou trois références, pour ne pas avoir à citer après.
Diamonda Galas. Carilon Del Dolore. Haus Arafna.
S/V\R c'est donc S., de Menace Ruine et Chanoine. Duo qui nous vient du Québec (Montréal et Québec, Levis plus précisément). Et qui donne dans un style étrange qu'est la rythmic noise. En gros, vous prenez de la noise, et vous ajoutez des rythmes, prenants, surprenants mais surtout déments.
Bien que ce ne soit - je pense - absolument pas une influence du groupe, j'ai tout de même pas mal pensé à White Ring, qui livrait dans sa witch house des éléments froids, durs et somme toute avec cet "ésotérisme", hipster diront certains, mais... tout de même très prenant. White Ring qui est d'ailleurs sorti chez HandmadeBirds lui aussi (on en parle ici).
Bref, c'est glacial, grésillant, effrayant. Et pourtant, on prend grand plaisir à écouter et réécouter les plages livides des synthés. Alors, révélateur de notre masochisme ou mélange parfait entre folie et fièvre du samedi soir ?
Il faut en tous les cas mettre les points sur les i. Le son est vraiment vraiment étrange, et extrêmement puissant. Imaginez celui que ferait une batterie, mixée façon grosse bertha avec tout de même un zeste de son années '80 qui persiste (comme la batterie de 0.38 à 0.44 ici, la froideur et le côté sacro-sombre du duo en plus). Car oui, cela fait de cette Célébration Noire une écoute éprouvante.
La frustration et la retenue qui découlent de la "punition" - thème que l'on retrouve aussi dans Perdue / Abattue au final - transpirent dans ce double-son synthé / percussion. Une dualité qui se révèle à la fois dure et discrète. Le Durcissement de la discrétion. L'explosion d'une retenue trop grande qui s'affiche à travers des riffs surpuissants, sur lesquels on aurait presque envie de headbanger. Tout cela n'est pas sans rappeler la puissance feutrée du magnifique In Vulva Infernum, de Menace Ruine. Ce qui en soit n'est pas étonnant, certes, mais écoutez un peu Omnia In Nihil. La ressemblance est frappante ! S. aime définitivement ces percussions rituelles au tempo de la mitraille.
Une angoisse enroulée, comme une tentative de communication d'un homme qui n'aurait jamais parlé.
Quoi qu'il en soit, le son oscille entre power noise ("Les gestes de l'amour") et candeur désespérée ("Une joie qui finit"), jusqu'à ce que mort cérébrale s'en suive. Jusqu'à l'épilogue, quintessence de l'album, où se mélangent un rythme à peine susurré, et une noise en stéréo (3D comme dirait l'autre) qui vous tuera les tympans, si ce n'est déjà fait.
Alors, si ce n'est pas fait, faites-le bien. Faites-le avec S/V\R.
On achète ici
On écoute un peu là
Et aussi en dessous !
Merci à S. pour sa confiance !
Ce mastering de J.Plotkin... magnifique.
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samedi 7 avril 2012
mardi 14 février 2012
Spear of Gold and Seraphim Bone
Comme je le disais à un ami c'est le "Murmuüre de la noise" en ce sens qu'il est assez céleste, mais aussi complétement occulte et mystique. Des touches d'"éléctro" aérienne par dessus la nappe noise qui s'approche du résultat que ferait une tape de Black oubliée et maltraitée qui ressort d'un coup des profondeurs de la terre. Car oui, il y a de la batterie, du chant et toutes sortes de sonorités d'outre-tombe. Je suis bien content de mon achat, même si le soi-disant packaging "vinyl-like" n'est pas réussi. A vos casques! C'est une aventure qui laisse des traces - et leur meilleur enregistrement.
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mercredi 18 janvier 2012
MesseBasse
Un projet d'Etheral ambient barré avec Azusa Kurokawa - artiste aux chants et dessins particulièrement viscéraux. Un fantôme éléctronique, ou un sentiment chthonien, tout dépend d'eux. Chacun des trois disques sont différents, et nous avons ici un océan parsemé de bulles bruitistes...
Eerie bliss / Bleeding soil's music.
Abrasive ocean / Coma noise.
Blur eyes / White skies.
A écouter sous la pluie.
Comme diraient certains, "very limited in number."
Buy the third one here (First & second album sold out)
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lundi 16 janvier 2012
(((0))) - Animals
(((0))) est ce genre de groupe dont personne n'entend parler, et c'est très bien ainsi. Mais il n'en est pas moins que cette mystérieuse entité mexicaine nous porte et nous transporte au gré des courants noisy et dark ambient avec une maestria dont beaucoup devraient être jaloux.
Du début à la fin, un drone post-moderne délirant, aveuglant... Un monde de pollution poétique.
La dernière chanson me fait même penser à du SayCet. Un must.
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