Méphistophélès l'emporte au réel, Icare s’éteint par la noyade dans le sein d'Égée, immolation par les ailes. Les pièces de la maison deviennent des grottes à force de pourrir, un trou dans le mur est apparu, au dessus de l'évier. D'autres se sont bouchés d'eux-même, et les cris à l'intérieur ont disparus. Les lierres et les mousses qui pénètrent chaque centimètre me font me sentir étranger dans ma propre demeure. Je rallie souvenirs de quiétude et haine viscérale. Cette image de bouche difforme aux crocs cosmiques me hante, et je le sais, elle vous happera tous avant d'enlever son voile de galaxies. A chaque entaille que je me fais dans la paume, je défaille quelques secondes et la vois. Proche, aliénante, transportant sur ses gencives pestes et choléras de quelque monde étrange.
Tout s'est illuminé, l'appartement baignait dans la mousse, arrachée, les mottes de terres et le sang. Les néons à puissance maximum, tout brûlait lentement à commencer par la bouteille d'absinthe que j'eus dû renverser après en avoir vidé presque l'intégralité. Une petite flaque verte, une petite fée, et une statue de bois d'if sur le front de laquelle trônait fièrement le sceau de l'Adversaire. Ma figure de proue au porteur de lumière. Le sang coagule dans ma bouche, et mes yeux noircis, veines saillantes, ne répondent plus à mes demandes. Un battement de paupières plus tard les bras décharnés s'étaient remis à sortir des murs et du sol, formant en m’enlaçant un odieusement confortable cercueil. Je me retrousse, car déjà voilà le Kalki.
Agdistis est difficilement gérable. Les vingt premières minutes d'In A Cold Fog... se résument en un excellent raw black metal atmosphérique, sale et un tantinet dissonant. Puis arrive la bordélique et très noise-punk chanson Hermetic Death, le coup de latte avant de passer à la deuxième partie de cet opus diaboli. La chanson suivante, The Yew Tree, est totalement hypnotique, proche d'Urfaust à son plus sale. L'horreur est annoncée, toute la suite de la tape est démente au sens premier du terme, possédée et clochardisée au possible. Pour ce côté absolument maladif fricotant avec la fièvre jaune, le style pourrait être comparé à du Vesicus, bien que moins mid-tempo et avec plus de passages dark ambient.
"Et comme les braves femmes qui, dans les églises en ce moment, ayant appris que les bubons qui se formaient étaient la voie naturelle par où le corps rejetait son infection, disaient : « Mon Dieu, donnez-lui des bubons » [...]" (Camus, La Peste)
Tape sortie chez City of Dirt - et sold-out.
Le groupe a mis son album disponible en téléchargement ici
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mardi 16 avril 2013
dimanche 14 avril 2013
Dolores - Mt. Loreto
La Nature se grave sur vinyle. Un langage, qui s'est mis à se rayer, cycliquement, en cercles concentriques, répéter les mêmes choses. Je survole les phases de l'abandon comme un loop la première neige avant d'aller se réfugier dans un tronc plein d'herbes et de branches, au chaud à l'abri des intempéries détraquées du Dehors. Les cendres du jardin d'Eden tombent, chaque hiver. Et les flocons tombent toujours sur ce visage, à ce moment entre la vie et la mort, dans une connaissance de cause troublante. L'univers s'invoque dans un mantra terrifiant, alors que l'homme renverse l'or au sol, c'est la naissance de l'automne. La terre devient dorure, la lumière drone et les balbutiements des enfants retentissent à tous les Âges.
L'innocence recommence à goutter. Rouge.
Il est le dernier à parler, car tout s'envole lentement, chacun est bouche bée si bien que l'on pourrait voir leurs œsophages. Il est le dernier, la voix pleine de reverb, à déclamer des suites de mots alors que la gravité a foutu le camp. Les icebergs montent au ciel et l'océan semble bouillonner. La poudreuse vient grossir les nuages placides et accélérés. Ma combinaison chauffe, le plastique me fond sur la peau, qu'ont-ils fait, qu'rrrrrrrrr... Les dernières visions et le vide enregistrés sur une platine vinyle portable, à destination des premières vies, un message comme un autre aux tardigrades, une bouteille au cosmique, tant que ce n'est pas un pavé dans la mare...
Remember that you have only one soul; that you have only one death to die; that you have only one life, which is short and has to be lived by you alone; and there is only one Glory, which is eternal. If you do this, there will be many things about which you care nothing.
(St. Theresa of Avila)
Dolores, après un To Die No More qui était le meilleur album de 2011, sort ce Mt. Loreto qui est d'ores et déjà le meilleur disque drone de cette année MMXIII. Toujours aussi cotonneux, mais aussi plus doom par moments, on reconnait la sonorité absolument pure du projet - une véritable identité sonore se fait sentir, jusqu'au traitement du son de la batterie. Un contact direct avec l'univers entier, la transcendance, la connaissance dans la recherche. Pour l'avoir écouté toute une nuit sans discontinuer, avec l'album précédent, je peux témoigner du fait que la lenteur globale de cet album doit être prise comme un rituel, une prise de risque - l'expérience d'un état de conscience altéré, une rencontre divine. Une nature, une spiritualité, mise en musique comme on le voit extrêmement rarement. Comme le dit lui-même l'artiste, c'est un moment parfaitement balancé entre la vie et la mort, une connexion à la perte. Mt. Loreto est une contemplation, un yantra.
Sortie prévue en tape chez Fern and Moss.
Album dédié à L.H. Smith.
Article dédié à R. de la Rosa.
L'innocence recommence à goutter. Rouge.
Il est le dernier à parler, car tout s'envole lentement, chacun est bouche bée si bien que l'on pourrait voir leurs œsophages. Il est le dernier, la voix pleine de reverb, à déclamer des suites de mots alors que la gravité a foutu le camp. Les icebergs montent au ciel et l'océan semble bouillonner. La poudreuse vient grossir les nuages placides et accélérés. Ma combinaison chauffe, le plastique me fond sur la peau, qu'ont-ils fait, qu'rrrrrrrrr... Les dernières visions et le vide enregistrés sur une platine vinyle portable, à destination des premières vies, un message comme un autre aux tardigrades, une bouteille au cosmique, tant que ce n'est pas un pavé dans la mare...
Remember that you have only one soul; that you have only one death to die; that you have only one life, which is short and has to be lived by you alone; and there is only one Glory, which is eternal. If you do this, there will be many things about which you care nothing.
(St. Theresa of Avila)
Dolores, après un To Die No More qui était le meilleur album de 2011, sort ce Mt. Loreto qui est d'ores et déjà le meilleur disque drone de cette année MMXIII. Toujours aussi cotonneux, mais aussi plus doom par moments, on reconnait la sonorité absolument pure du projet - une véritable identité sonore se fait sentir, jusqu'au traitement du son de la batterie. Un contact direct avec l'univers entier, la transcendance, la connaissance dans la recherche. Pour l'avoir écouté toute une nuit sans discontinuer, avec l'album précédent, je peux témoigner du fait que la lenteur globale de cet album doit être prise comme un rituel, une prise de risque - l'expérience d'un état de conscience altéré, une rencontre divine. Une nature, une spiritualité, mise en musique comme on le voit extrêmement rarement. Comme le dit lui-même l'artiste, c'est un moment parfaitement balancé entre la vie et la mort, une connexion à la perte. Mt. Loreto est une contemplation, un yantra.
Sortie prévue en tape chez Fern and Moss.
Album dédié à L.H. Smith.
Article dédié à R. de la Rosa.
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samedi 13 avril 2013
Le Caveau de l'Empereur VIII
C'est samedi, et comme chaque samedi, je sais que vous êtes nombreux (ou pas) à attendre votre ration de dégénérescences auditives. N'ayez crainte mes braves, l'Imperatør est là.
Abreuvez-vous, mes chères brebis, abreuvez-vous des eaux noirâtres extirpées des plus profonds puits de l'Enfer. Puits dans lesquels ont copieusement uriné et déféqué les quelques groupes de ce soir...
...
Bon ok, c'est dégueulasse.
Listen & enjoy !
Ou pas.
...
Bon ok, c'est dégueulasse.
Listen & enjoy !
Ou pas.
samedi 6 avril 2013
Le Caveau de l'Empereur VII
L'Imperatør est de retour, pour vous jouer de mauvais tours !
...
Bref, sans plus de cérémonie, reprenons nos bonnes habitudes et envoyons-nous une bonne dose de pus bien dégueulasse dans les oreilles.
...
Bref, sans plus de cérémonie, reprenons nos bonnes habitudes et envoyons-nous une bonne dose de pus bien dégueulasse dans les oreilles.
mardi 2 avril 2013
T.O.M.B. - Third Wave Holocaust
Total Occultic Mechanical Blasphemy. Le Diable en l'Homme - porteur des flambeaux.
Les vents contraires, de champs blasphématoires indescriptibles, ressortissants de tortures et de maladies incurables. Le seuil à ne pas franchir que j'ai violé, toujours plus bas, pour Lui, vers Lui. L'immonde géhenne d'énergie pure noircissant d'un coup de pinceau la Création, me happant dans le daath, et je ressentais pour la première fois ce grisant amour. Aucun exorcisme, maintenant, ne pourra évacuer ces gorges immondes et gigantesques polluant mon âme ; ces alcools et ces folies que j'eus l'audace d'user pour prématurer mon décès n'étaient que cannelle, sucraille saupoudrée sur un temps inexistant. Ici rien ne s'écoule, tout se meut, d'un maléfice inexorables, intraitable, assourdissant. L'occulte fielleux, de mucus proche du placenta d'une horreur. L'inversion totale. L'antagonisme effarant, et l'Adversaire, partout.
Le qliphoth, territoire Edomite de ceux qui sont morts fous, d'une tentation si puissante qu'elle n'est plus de noire mais rougeoyante. Je me sens observé de partout, le pus suintant des murs humides, par Celle Sans Visage. Tout vit, phallique, et m'appelle - j'accours. Cet amour sans limite de Pan dans ma marche infernale, plus profond, plus loin, dans ce monde où le concept de lumière n'a jamais vu le jour. Je retrace le chemin malgré moi, du Dragon à Huit Têtes, et espère, avant le vide de l'extinction personnelle, atteindre le fruit nocturne de mon voyage : la tête divine et ses aortes pissantes. Kether. Virgile ne me guide point, ma solitude extrême me joue des tours, et autour des tunnels de ces coquilles sacrilèges s'accroissent pléthore d'êtres si difformes, rouges et si glaçants, que je m'oblige à ne les fixer jamais. Du coin de mes yeux je sens leur regard de haine sainte et superbe. Je succombe en fait, brise la coquille en un souffle saturé et laisse mon corps léviter jusqu'à leurs gueules divines, devenir lambeaux dans ce cosmique inversé, redevenir le primal, Dieu.
Je suis la flamme qui brûle dans le cœur de tous les hommes et au sein de chaque étoile. Je suis la vie et celui qui donne la vie, cependant avant est la connaissance de moi, la connaissance de la Mort.
T.O.M.B. livre avec ce Third Wave Holocaust un rituel industriel, noise même. Un voyage aux tréfonds de la cruauté, du blasphème, et de l'état primaire humain. Textes déclamés d'une voix féminine (par une certaine Hekte) et souffles saturés se mêlent, annihilant tout. Enregistré, comme à son habitude, dans des lieux emprunts d'énergie négative (field recording dans des hôpitaux psychiatriques condamnés aux histoires sordides, où le musicien NoOne tape sur les murs, etc.), le contenu analogique se révèle du coup assez proche d'un Neubauten, du moins dans l'idée. La reverb et les échos incessants créent une véritable vibration, malsaine au possible, accompagné le plus souvent de percussions ajoutant un rythme induisant très vite une transe - mais aucune lumière ici-bas. Peut-être à la croisée de la noise nipponne dans le goût d'Incapacitants et d'un Aluk Todolo ultra ritualisé, Third Wave Holocaust est un successeur plus que digne à UAG - où rappelons-le, la chanson "Cadaver Transmissions" était la capture audio d'un micro raclant sur un corps en décomposition. Au-delà de la musique, T.O.M.B. se place au bord du précipice. NoOne en représentant - si l'on peut dire car c'est un projet très personnel - d'un genre de nécromancie en contact avec des puissances oubliées, niées, extrêmement touchant en ceci que c'est un projet captant des essences, et ne donnant pas dans la recréation de sentiments ou d'harmonies. C'est un Art Brut. Un délice qui n'est pas sans évoquer le souvenir d'un certain fruit interdit. Total fucking necro.
Premiere! Streaming de "Antagonizing The Unknown", la piste d'entrée de l'album.
Bientôt un label pour vous offrir ce bijou.
Pour une expérience proche, referez-vous à Deathstench.
Les vents contraires, de champs blasphématoires indescriptibles, ressortissants de tortures et de maladies incurables. Le seuil à ne pas franchir que j'ai violé, toujours plus bas, pour Lui, vers Lui. L'immonde géhenne d'énergie pure noircissant d'un coup de pinceau la Création, me happant dans le daath, et je ressentais pour la première fois ce grisant amour. Aucun exorcisme, maintenant, ne pourra évacuer ces gorges immondes et gigantesques polluant mon âme ; ces alcools et ces folies que j'eus l'audace d'user pour prématurer mon décès n'étaient que cannelle, sucraille saupoudrée sur un temps inexistant. Ici rien ne s'écoule, tout se meut, d'un maléfice inexorables, intraitable, assourdissant. L'occulte fielleux, de mucus proche du placenta d'une horreur. L'inversion totale. L'antagonisme effarant, et l'Adversaire, partout.
Le qliphoth, territoire Edomite de ceux qui sont morts fous, d'une tentation si puissante qu'elle n'est plus de noire mais rougeoyante. Je me sens observé de partout, le pus suintant des murs humides, par Celle Sans Visage. Tout vit, phallique, et m'appelle - j'accours. Cet amour sans limite de Pan dans ma marche infernale, plus profond, plus loin, dans ce monde où le concept de lumière n'a jamais vu le jour. Je retrace le chemin malgré moi, du Dragon à Huit Têtes, et espère, avant le vide de l'extinction personnelle, atteindre le fruit nocturne de mon voyage : la tête divine et ses aortes pissantes. Kether. Virgile ne me guide point, ma solitude extrême me joue des tours, et autour des tunnels de ces coquilles sacrilèges s'accroissent pléthore d'êtres si difformes, rouges et si glaçants, que je m'oblige à ne les fixer jamais. Du coin de mes yeux je sens leur regard de haine sainte et superbe. Je succombe en fait, brise la coquille en un souffle saturé et laisse mon corps léviter jusqu'à leurs gueules divines, devenir lambeaux dans ce cosmique inversé, redevenir le primal, Dieu.
Je suis la flamme qui brûle dans le cœur de tous les hommes et au sein de chaque étoile. Je suis la vie et celui qui donne la vie, cependant avant est la connaissance de moi, la connaissance de la Mort.
T.O.M.B. livre avec ce Third Wave Holocaust un rituel industriel, noise même. Un voyage aux tréfonds de la cruauté, du blasphème, et de l'état primaire humain. Textes déclamés d'une voix féminine (par une certaine Hekte) et souffles saturés se mêlent, annihilant tout. Enregistré, comme à son habitude, dans des lieux emprunts d'énergie négative (field recording dans des hôpitaux psychiatriques condamnés aux histoires sordides, où le musicien NoOne tape sur les murs, etc.), le contenu analogique se révèle du coup assez proche d'un Neubauten, du moins dans l'idée. La reverb et les échos incessants créent une véritable vibration, malsaine au possible, accompagné le plus souvent de percussions ajoutant un rythme induisant très vite une transe - mais aucune lumière ici-bas. Peut-être à la croisée de la noise nipponne dans le goût d'Incapacitants et d'un Aluk Todolo ultra ritualisé, Third Wave Holocaust est un successeur plus que digne à UAG - où rappelons-le, la chanson "Cadaver Transmissions" était la capture audio d'un micro raclant sur un corps en décomposition. Au-delà de la musique, T.O.M.B. se place au bord du précipice. NoOne en représentant - si l'on peut dire car c'est un projet très personnel - d'un genre de nécromancie en contact avec des puissances oubliées, niées, extrêmement touchant en ceci que c'est un projet captant des essences, et ne donnant pas dans la recréation de sentiments ou d'harmonies. C'est un Art Brut. Un délice qui n'est pas sans évoquer le souvenir d'un certain fruit interdit. Total fucking necro.
Premiere! Streaming de "Antagonizing The Unknown", la piste d'entrée de l'album.
Bientôt un label pour vous offrir ce bijou.
Pour une expérience proche, referez-vous à Deathstench.
samedi 30 mars 2013
Croatian Armor - Vagina Sword
Croatian Armor, la synth noise érotique en puissance, martiale sur les bords pour rendre le moment encore plus excitant. Décalé, joli certes, mais décalé, et imprévisible. Un regard d'enfant sur la guerre incessante et le sang, des étoiles dans les yeux. Du tissus ancien, sûrement un abat-jour, sur la tête. Où il va il illumine, les chaires s'ouvrent et il projette un mélange vieilli de lumières colorées. Habillé d'un vieux papier peint, il commence quelques pas de danse saccadés. La révolte dans les rues de Zagreb se réduit à quelques paroles, des masques et cet homme qui joue avec son sifflet bleu. C'est la libération -sexuelle. Un nouveau monde grésillant, qui fait pétiller les ventres et apporte un délicieux mauvais sort sur le peuple. L'adulation, au delà des plaines, les chœurs qui montent en chant d'or vers les cieux striés d'avions mirages parlant dans leurs radios parasitées. Le noir et blanc passant d'un coup à la couleur, les drapeaux et l'amour. La guerre, son déchirement. Il s'est cassé une jambe pour retourner au pays, la revoir, son grain de peau coloré, que tout recommence. Plus de ring, plus de monde à faire grandir, plus de nation, rien qu'une idée fixe et un besoin de chérir dans l'amertume. Les retrouvailles et les départs ont le même goût, et c'est celui-ci, rien d'autre, qui est cherché. Le provisoire de l'abandon.
Croatian Armor vient du Danemark. Synth noise à l'ambiance mondaine, parfois un tantinet maritale, le son n'est vraiment pas agressif, comme dans la majorité des groupes du genre, mais très doux, allant de la contemplation sous stupéfiants de Comecon Dancer à l'étrange Begin, sorte de Einstürzende Neubauten des débuts en plus filmographique. Une tape aussi excellente qu'étrange, troublante d'humanité - ce qui est rare dans la noise. Vagina Sword est en décalage complet avec le monde actuel, en régression, et vise juste. Terriblement juste.
Le label de la chose est Posh Isolation.
Il semble cela dit indisponible, voici donc un lot de consolation.
Croatian Armor vient du Danemark. Synth noise à l'ambiance mondaine, parfois un tantinet maritale, le son n'est vraiment pas agressif, comme dans la majorité des groupes du genre, mais très doux, allant de la contemplation sous stupéfiants de Comecon Dancer à l'étrange Begin, sorte de Einstürzende Neubauten des débuts en plus filmographique. Une tape aussi excellente qu'étrange, troublante d'humanité - ce qui est rare dans la noise. Vagina Sword est en décalage complet avec le monde actuel, en régression, et vise juste. Terriblement juste.
Le label de la chose est Posh Isolation.
Il semble cela dit indisponible, voici donc un lot de consolation.
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synth,
Vagina Sword
samedi 16 mars 2013
Le Caveau de l'Empereur VI
Ici, on vous aime pas, et on veut vous le faire savoir. C'est pourquoi, bien que l'illustre Imperatør laisse closes les portes de son tombeau pour les 2 semaines à venir, vous aurez tout de même de quoi me maudire pendant cette période, car aujourd'hui, c'est triple dose de vomissures auditives bien cintrées, histoire de choper de bonnes migraines pendant mon absence.
Listen & die !
Listen & die !
lundi 25 février 2013
Law of the Rope / Crown of Bone - Split
"Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept
têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de
blasphème."
(Révélation, 13:1)
Tout s'est inversé et les pluies de feu, les torrents démentiels de bruits s'abattent sur les têtes, décapitant par les ondes les vivants. La danse macabre comme d'une basse rebondissant et écrasant les crânes à chaque note, le souffle infernal du Dragon auquel se mêle une prière décharnée, incapacitante, fascinant l'ouïe des hommes. Les icônes une fois de plus brûlées, les valeurs reversées, ils rouvrent les cicatrices qu'avait provoqué l'âge de suif. L'herbe verte ne flambait plus mais aveuglait, rougeoyant sous sa couverture de cendres grises.
La cacophonie abrupte semblant être une lente machine à exploser les âmes continuait à se rire des hères terriens ; et la chose exhalant la condamnation se faisait saigner les lèvres dans des litanies infâmes. Le caractère opaque et inexorable de cette danse macabre n'étant en réalité qu'une façade - déjà insoutenable, l'horreur arriva lorsque l'immonde trompeur qui s'arrachait les cordes vocales revêtit sa couronne d'os.
Les visions de ténèbres et de sévices envahissaient soudain, plus réelles que le physique, les champs, les villes, se soulevait arrachant les arbres, déracinant les oiseaux qui, voletant, finirent broyés sous un flot de déraison funèbre. La représentation infect et maladive s’amorça en moi lorsque je fus obligé de boire à dans la coupe ensanglantée que le puant menteur me tendit. Alors, au milieu du chemin de notre vie, je sus que les neuf cieux n'étaient créés pour moi. Agonique, je peinais à ramper sous des océans d'os et de chaire putréfiée, sur lesquels les derniers hommes devinrent trop vite lépreux - se grattant jusqu'à ce qu'os s'en suive. Je rampais sous une puissance supérieure, mauvaise par essence, chaotique, sachant pertinemment que son aura nauséabonde m'avait d'ores et déjà perverti. Mes forces comme ma glotte m'abandonnèrent et je projetais alors l'intégralité de mes boyaux parmi les cendres, le feu et les crânes ornés de diadèmes.
Law of the Rope est bien connu de ceux qui recherchent la bizarrerie musicale. A la croisée de la noise et du black metal, le groupe au chant plus que malsain rebondit de toutes part, tantôt plein de reverb, tantôt lancinant et oppressant. La partie du split se rapproche ici d'un dark ambient blackisant, hanté, grésillant comme un mausolée de fer rouillé. Je découvre avec ce disque Crown of Bone, la partie la plus terrassante, où la power noise se mêle à de la power noise encore plus violente. Une partie extrême, possédée, et réellement dérangeante - bien plus que vous ne l'imaginez. Un split que je recommande aux amateurs de T.O.M.B., et d’extrémisme auditif (ce split est une perle du genre!)
Pro-Tape ltd.200 avec un artwork de Mories (Gnaw their Tongues) chez Crucial Blast !
(Révélation, 13:1)
Tout s'est inversé et les pluies de feu, les torrents démentiels de bruits s'abattent sur les têtes, décapitant par les ondes les vivants. La danse macabre comme d'une basse rebondissant et écrasant les crânes à chaque note, le souffle infernal du Dragon auquel se mêle une prière décharnée, incapacitante, fascinant l'ouïe des hommes. Les icônes une fois de plus brûlées, les valeurs reversées, ils rouvrent les cicatrices qu'avait provoqué l'âge de suif. L'herbe verte ne flambait plus mais aveuglait, rougeoyant sous sa couverture de cendres grises.
La cacophonie abrupte semblant être une lente machine à exploser les âmes continuait à se rire des hères terriens ; et la chose exhalant la condamnation se faisait saigner les lèvres dans des litanies infâmes. Le caractère opaque et inexorable de cette danse macabre n'étant en réalité qu'une façade - déjà insoutenable, l'horreur arriva lorsque l'immonde trompeur qui s'arrachait les cordes vocales revêtit sa couronne d'os.
Les visions de ténèbres et de sévices envahissaient soudain, plus réelles que le physique, les champs, les villes, se soulevait arrachant les arbres, déracinant les oiseaux qui, voletant, finirent broyés sous un flot de déraison funèbre. La représentation infect et maladive s’amorça en moi lorsque je fus obligé de boire à dans la coupe ensanglantée que le puant menteur me tendit. Alors, au milieu du chemin de notre vie, je sus que les neuf cieux n'étaient créés pour moi. Agonique, je peinais à ramper sous des océans d'os et de chaire putréfiée, sur lesquels les derniers hommes devinrent trop vite lépreux - se grattant jusqu'à ce qu'os s'en suive. Je rampais sous une puissance supérieure, mauvaise par essence, chaotique, sachant pertinemment que son aura nauséabonde m'avait d'ores et déjà perverti. Mes forces comme ma glotte m'abandonnèrent et je projetais alors l'intégralité de mes boyaux parmi les cendres, le feu et les crânes ornés de diadèmes.
Law of the Rope est bien connu de ceux qui recherchent la bizarrerie musicale. A la croisée de la noise et du black metal, le groupe au chant plus que malsain rebondit de toutes part, tantôt plein de reverb, tantôt lancinant et oppressant. La partie du split se rapproche ici d'un dark ambient blackisant, hanté, grésillant comme un mausolée de fer rouillé. Je découvre avec ce disque Crown of Bone, la partie la plus terrassante, où la power noise se mêle à de la power noise encore plus violente. Une partie extrême, possédée, et réellement dérangeante - bien plus que vous ne l'imaginez. Un split que je recommande aux amateurs de T.O.M.B., et d’extrémisme auditif (ce split est une perle du genre!)
Pro-Tape ltd.200 avec un artwork de Mories (Gnaw their Tongues) chez Crucial Blast !
jeudi 21 février 2013
Herukrat - Triple-Bodied Hecate
Si l'afflux sinistre et sombre ne vous affole pas, alors malvenue en ces terres - ou plutôt ces lunes et cratères puisque nous parlons de la déesse Hecate. La divination et la sorcellerie, prêtresse fuligineuse des Enfers sordidement liée à Médée, au triple-corps.
Le bruit sourd, écrasant, bactériologique agresse sensuellement les sens jusqu'à l'orgasme brûlant et moite. Aucun soulagement, seulement les flammes dans le ventre et la peur - les muscles raidis, la nuque contractée, le sang pulsant et giclant sur les murs. Tout ça dégouline, à la fois humide, dur, saillant, et loin d'être rassurant. Une énergie brute et orthodoxe. Un venin malicieux comme les yeux d'une belle-de-rêve, ou de-nuit, un tantinet haineux. Passionné, par vagues, grésillant et assourdissant comme deux galaxies qui s'entrechoquent.
Le vide. Total, béant, que mon regard attise, et qui m'appelle. Qui me susurre de le rejoindre. Quelques appels du tréfonds de cet enfer charbonneux remontent. Ce néant froisse des paroles, des chants abîmés me priant d'arrêter de bouger, de stopper et de perdre la vision. Le noir me fascine, et c'est alors que je le fixe qu'il se métamorphose. Un côté sablonneux, compact, et comme une fleur qui fane le trou virait au jaune. L'inavoué. L'inavouable, je l'avoue, ressurgissant en ces lieux comme en une frêle damoiselle. En son sein apparaissent des vagues, écumes, embruns, sirènes à la chevelure de chaînes. Ici résident ces femmes entourées de barbelés, ces êtres et passions maintenant au grand jour - arrachées littéralement de ma tête par cet anti-tout. Ma cervelle déjà éparpillée, cet interdit de sauter me fusille à présent. J'ai la poitrine qui fume. De noir le vide est passé rouge. Comme la figure d'un enfant.
Herukrat et ce Triple-Bodied Hecate donnent une impression de sexe spatial sur du bitume chaud. La Harsh noise "orthodoxe", restant audible voir agréable, va et vient par vagues, se noircissant de plus en plus (de la chanson White à la chanson Black). L'annihilation de tout ce qui vous entoure soudain. Lorsque vous fermez les yeux c'est le monde qui s'arrache comme un papier peint, et qui brûle d'une flamme grise. Court, intense, entre mécanique et animal, le rite (peu orthodoxe en réalité) se plaint, est bourré de souffles, de cris inhumains et de bruissements sur-saturés. C'est comme ça que devrait sonner plus souvent la harsh noise.
Streaming intégral sur le bandcamp et possibilité de vous faire plaisir gratuitement chez Svn-Okklt !!
Le bruit sourd, écrasant, bactériologique agresse sensuellement les sens jusqu'à l'orgasme brûlant et moite. Aucun soulagement, seulement les flammes dans le ventre et la peur - les muscles raidis, la nuque contractée, le sang pulsant et giclant sur les murs. Tout ça dégouline, à la fois humide, dur, saillant, et loin d'être rassurant. Une énergie brute et orthodoxe. Un venin malicieux comme les yeux d'une belle-de-rêve, ou de-nuit, un tantinet haineux. Passionné, par vagues, grésillant et assourdissant comme deux galaxies qui s'entrechoquent.
Le vide. Total, béant, que mon regard attise, et qui m'appelle. Qui me susurre de le rejoindre. Quelques appels du tréfonds de cet enfer charbonneux remontent. Ce néant froisse des paroles, des chants abîmés me priant d'arrêter de bouger, de stopper et de perdre la vision. Le noir me fascine, et c'est alors que je le fixe qu'il se métamorphose. Un côté sablonneux, compact, et comme une fleur qui fane le trou virait au jaune. L'inavoué. L'inavouable, je l'avoue, ressurgissant en ces lieux comme en une frêle damoiselle. En son sein apparaissent des vagues, écumes, embruns, sirènes à la chevelure de chaînes. Ici résident ces femmes entourées de barbelés, ces êtres et passions maintenant au grand jour - arrachées littéralement de ma tête par cet anti-tout. Ma cervelle déjà éparpillée, cet interdit de sauter me fusille à présent. J'ai la poitrine qui fume. De noir le vide est passé rouge. Comme la figure d'un enfant.
Herukrat et ce Triple-Bodied Hecate donnent une impression de sexe spatial sur du bitume chaud. La Harsh noise "orthodoxe", restant audible voir agréable, va et vient par vagues, se noircissant de plus en plus (de la chanson White à la chanson Black). L'annihilation de tout ce qui vous entoure soudain. Lorsque vous fermez les yeux c'est le monde qui s'arrache comme un papier peint, et qui brûle d'une flamme grise. Court, intense, entre mécanique et animal, le rite (peu orthodoxe en réalité) se plaint, est bourré de souffles, de cris inhumains et de bruissements sur-saturés. C'est comme ça que devrait sonner plus souvent la harsh noise.
Streaming intégral sur le bandcamp et possibilité de vous faire plaisir gratuitement chez Svn-Okklt !!
samedi 16 février 2013
Le Caveau de l'Empereur III
Bienvenue chères victimes chers visiteurs pour cette troisième édition du Caveau de l'Empereur.
Au programme ce soir pour vos petites esgourdes avides de musique dégénérée : Ambient neurasthénique, Kosmische Noise nipponisante, Black Metal déglingué et autres expérimentations sonores...
Toi qui lis ces quelques lignes, fais tes prières.
Au programme ce soir pour vos petites esgourdes avides de musique dégénérée : Ambient neurasthénique, Kosmische Noise nipponisante, Black Metal déglingué et autres expérimentations sonores...
Toi qui lis ces quelques lignes, fais tes prières.
jeudi 7 février 2013
Fungi from Yuggoth - s/t
Sur des airs enchantés de la Golden Dawn et d'un bon vieil Aleister Crowley débute une folie extra-terrestre, mystérieuse, attrayante, dangereuse. Comme si des tentacules se déployaient, un matin de printemps où quelques oiseaux électroniques chantent dans un jardin aux couleurs acides. Des tentacules parées à vous pénétrer l'esprit, le détruire, et lui injecter quelques occultes et toxiques substances dont je ne voudrais connaître ne serait-ce que la consistance.
L'angoisse se fait sentir, tout comme le froid sec et mordant, paralysant définitivement tous mes membres. Cette chose se trouve devant moi, et je ne peux pourtant poser de mots sur cette dernière tant c'est la concrétisation des peurs humaines ancestrales. Ou plutôt je pourrais y poser des mots, en combattant avec vaillance la neurotoxine qui m'envahit, mais ceci serait vaine action. Le fait est par ailleurs que je ne puis détourner le regard de cette désolation de chaire gesticulante.
Les oiseaux eux-même commencèrent à déglutir, alors que tout se déformait lentement et que les forêts et l'océan semblaient s'animer de manière organique, immonde et spasmodique. Les spores de ces étranges fleures couleur glauque se collaient à moi et entravaient jusqu'au plus petit de mes mouvements. Frétillants et suppurants, les minuscules bestioles végétales recouvrirent mon corps entier à présent nu et visqueux. Seuls mes yeux étaient épargnés de leur bave acide et bleuâtre, à mon plus grand désespoir car je réalisais que Yuggoth n'était pas qu'une simple légende, pas qu'une simple histoire. Quelques réminiscences des sons dont mes oreilles avaient l'habitude se mêlaient à la cacophonie rampante de la planète à la consistance cinema bis.
De ces champignons infernaux qui jonchaient le sol exhalait une musique noise, impossible, extra-terrestre dont la cryptozoologie se réjouirait. Charnelle et cosmique, kraut jusqu'au cœur, grésillante, agréable comme le miel de fleurs empoisonnées. Yuggoth toute entière m'avala alors. J'eus la sensation de vomir mon corps par la tête, avant de rejoindre la flore hallucinée et d'en devenir moi-même une partie.
Fungi From Yuggoth (qui furent au départ des sonnets de H.P. Lovecraft) est un projet de noise, cosmique et acide, aux quintes "black metal" - du moins dans l'esprit. Le rendu est entrainant, très psychédélique et ambient, fantastique voir même Dada.
"Dada reste dans le cadre européen des faiblesses, c'est tout de même de la merde, mais nous voulons dorénavant chier en couleurs diverses, pour orner le jardin zoologique de l'art de tous les drapeaux des consulats do do bong hiho aho hiho aho."
En téléchargement gratuit et légal ici
Co-produit par Diazepam et Lightbulb
L'angoisse se fait sentir, tout comme le froid sec et mordant, paralysant définitivement tous mes membres. Cette chose se trouve devant moi, et je ne peux pourtant poser de mots sur cette dernière tant c'est la concrétisation des peurs humaines ancestrales. Ou plutôt je pourrais y poser des mots, en combattant avec vaillance la neurotoxine qui m'envahit, mais ceci serait vaine action. Le fait est par ailleurs que je ne puis détourner le regard de cette désolation de chaire gesticulante.
Les oiseaux eux-même commencèrent à déglutir, alors que tout se déformait lentement et que les forêts et l'océan semblaient s'animer de manière organique, immonde et spasmodique. Les spores de ces étranges fleures couleur glauque se collaient à moi et entravaient jusqu'au plus petit de mes mouvements. Frétillants et suppurants, les minuscules bestioles végétales recouvrirent mon corps entier à présent nu et visqueux. Seuls mes yeux étaient épargnés de leur bave acide et bleuâtre, à mon plus grand désespoir car je réalisais que Yuggoth n'était pas qu'une simple légende, pas qu'une simple histoire. Quelques réminiscences des sons dont mes oreilles avaient l'habitude se mêlaient à la cacophonie rampante de la planète à la consistance cinema bis.
De ces champignons infernaux qui jonchaient le sol exhalait une musique noise, impossible, extra-terrestre dont la cryptozoologie se réjouirait. Charnelle et cosmique, kraut jusqu'au cœur, grésillante, agréable comme le miel de fleurs empoisonnées. Yuggoth toute entière m'avala alors. J'eus la sensation de vomir mon corps par la tête, avant de rejoindre la flore hallucinée et d'en devenir moi-même une partie.
Fungi From Yuggoth (qui furent au départ des sonnets de H.P. Lovecraft) est un projet de noise, cosmique et acide, aux quintes "black metal" - du moins dans l'esprit. Le rendu est entrainant, très psychédélique et ambient, fantastique voir même Dada.
"Dada reste dans le cadre européen des faiblesses, c'est tout de même de la merde, mais nous voulons dorénavant chier en couleurs diverses, pour orner le jardin zoologique de l'art de tous les drapeaux des consulats do do bong hiho aho hiho aho."
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mercredi 30 janvier 2013
Deathstench - N.O.X
When Thou shall know me, O empty God, my flame shall utterly expire in Thy great N. O. X."
— Liber Liberi vel Lapdis Lazuli, II:39-40
Alors que tout le monde s'étripe et tente d'étouffer le webzine adverse de ses entrailles à vif en faisant des chroniques du nouveau Deathstench (j'ai nommé Massed In Black Shadow), à cela je préfère m'atteler à la demo N.O.X.
N.O.X - la Nuit de Pan, le dévoreur, le géniteur, aux yeux de biche, cornes diaboliques et phallus comme une fougère dressée. D'aucun disent que les Dieux ne sont que mythes. Mais devinez avec qui j'ai dansé : Le grand dieu Pan est vivant!
Il est celui qui au cœur des forêts donne vie et la reprend, sans broncher, sans remords. Sa nuit sous la canopée est si extatique! Quand bien même je l'eusse voulu, je ne puis en révéler tous les secret ! Soudainement sentir le tout, toucher l'absolu, déchirer l'ego et embrasser le phallus mundi / Sex magick!
Vomit out the heads of scorpions and live sulphur, mingled with poison. Oxex Dazis Siatris !
La violence naturelle, sexuelle presque, des éléments déchainés - la nature s'embrase comme le ferait un kamikaze déjà prêt à renaître par l'utérus de MAA. Le metal noir acousmatique se fond à la tempête de noise dans une mélopée de cris étrangement divins (effrayants!).
Je me trouve être dans chaque goutte de la tempête, et elle n'en est que plus forte, plus implacable et malgré la destruction engendrée j'ai l'étrange sensation de donner vie. Mon eau détruit, puis ranime.
Soudain le chtonique me capture et s'annoncent les profondeurs terrestres, lentes et sûres. D'autres mondes invisibles à l’œil humain, autant d'architectures impossibles et malades, de piliers rocheux si grands et mystérieux qu'ils relèveraient sûrement plus de la paléontologie que de la simple géologie. Les piliers de la création mêmes, sous terre, vibrants, m'observant. Et dans ma nervosité incontrôlable soudain - je cours et descends encore plus profondément en direction des abîmes. Dans les gouffres phalliques inversés, ou la vie à pris d'autres chemins, inimaginables et terrifiants, dans les méandres du qlippoth, se trouvent face à moi les mystères les plus effarants et effroyables pour un esprit tel que le mien. L'hypnose elle-même prend flamme - les dieux me fatiguent - et je nide parmi les serpents et le venin.
Composé de Darea Plantin (orchestra of field recorded demonic possession) et de John-Paul Whetzel (vocals and guitars), Deathstench mélange Black, Noise / Death industrial et Doom, rendant une musique opaque, transpirant l'occultisme et la magie ancienne. Inspiré par le travail de Crowley, N.O.X est un genre d'étude musicale sur la nuit de Pan, la mort de l'égo et la fusion avec le Tout (disons l'Ātman, dans l'hindouisme). Une certaine énergie sexuelle se dégage de la cassette - bien que je ne sache absolument pas pourquoi.
Le voyage est aussi éprouvant que surpuissant, et c'est une grande œuvre que je conseille ardemment à ceux pour qui Tele.s.therion est le moment détente du soir. Le projet me fait aussi (une fois de plus, allez savoir pourquoi) beaucoup penser à Coil.
Si vous appréciez la noirceur, les incantations et la musique extrême, courez, tristes âmes, ruez-vous sur cette nuit et laissez-y se noyer votre être entier.
Sorti sur le label Zeitgeists (une merveille aux éditions démentes) - ltd.50 - sold out.
TULAR EISNA SATH!
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dimanche 23 septembre 2012
lnndl - Le Passager Des Etoiles
Le modèle Randall-Sundrum s'amuse à avaler mes pensées, et la neige qui tombe au dehors, ce n'est pas de la neige. Ce sont de minuscules trous noirs.
Ils tombent au dehors - mais au dehors de quoi ?
Il n'y a rien autour de moi. Du vide qui fait du bruit. Le chaos qui se réorganise.
Mon enregistreur à bandes magnétiques!
Field-recording du Big Bang. Crac! On me vole ma colonne vertébrale et j'en ai des spasmes. J'ai le mal du pays. Il a implosé. Natal.
J'ai voulu attraper l'horizon mais je n'ai trouvé que des nuages. Et ils m'ont percé le cerveau, se sont répandu de mes oreilles jusqu'à en faire de la poudre. Lakka spatial.
Transuniversel vers 17h 45m 37.224s, −28° 56′ 10.23″ (J2000).
Enclenchement du warp en direction des pôles du cosmos. Quelques secondes de saut dans l'espace-temps où l'on a l'impression de devenir l'Atman.
Il faut que je quadrille. En spirale. Tourner. Enregistrer le chant de l'oiseau céleste. Et le perdre. A jamais le perdre. Car il faut suivre la Ligne.
Certains me comprendront.
Décrire la musique d'Alexandre Casademunt serait la réduire. Disons simplement qu'il est dans un futurisme musical encore plus poussé qu'Autechre (Tri Repetae), dans un inaudible totalement séduisant qui me ravie.
Il m'est littéralement impossible de poser des mots sur cette œuvre, je ne peux que dire que cette écoute est quelque chose à faire absolument dans une vie.
Ils tombent au dehors - mais au dehors de quoi ?
Il n'y a rien autour de moi. Du vide qui fait du bruit. Le chaos qui se réorganise.
Mon enregistreur à bandes magnétiques!
Field-recording du Big Bang. Crac! On me vole ma colonne vertébrale et j'en ai des spasmes. J'ai le mal du pays. Il a implosé. Natal.
J'ai voulu attraper l'horizon mais je n'ai trouvé que des nuages. Et ils m'ont percé le cerveau, se sont répandu de mes oreilles jusqu'à en faire de la poudre. Lakka spatial.
Transuniversel vers 17h 45m 37.224s, −28° 56′ 10.23″ (J2000).
Enclenchement du warp en direction des pôles du cosmos. Quelques secondes de saut dans l'espace-temps où l'on a l'impression de devenir l'Atman.
Il faut que je quadrille. En spirale. Tourner. Enregistrer le chant de l'oiseau céleste. Et le perdre. A jamais le perdre. Car il faut suivre la Ligne.
Certains me comprendront.
Décrire la musique d'Alexandre Casademunt serait la réduire. Disons simplement qu'il est dans un futurisme musical encore plus poussé qu'Autechre (Tri Repetae), dans un inaudible totalement séduisant qui me ravie.
Il m'est littéralement impossible de poser des mots sur cette œuvre, je ne peux que dire que cette écoute est quelque chose à faire absolument dans une vie.
mardi 14 août 2012
A bunch of blackness
Crowhurst :: Hindouisme dépravé // Pre post-apocalypse
// Sexe, poison, céleste.
Ninika :: Krautnoise // Amour et astreinte // Couleurs.
Ehnahre :: Ailleurs // Quelque chose // Attend.
Wheels within wheels - The Six Months of the Northern Course of the Sun :: BM lvx OrigΔmi - Memories :: Time travel // Electro Minimale // Pays des Merveilles
Crowhurst va être produit en tape (ltd.) chez Chondritic Sounds
Ninika va sortir en tape très bientôt sur NoVisible Scars
Ehnahre est à venir en CD limité chez Crucial Blast
Wheels within wheels est réédité chez EEE
OrigΔmi se trouve chez Disaro
Ninika :: Krautnoise // Amour et astreinte // Couleurs.
Ehnahre :: Ailleurs // Quelque chose // Attend.
Wheels within wheels - The Six Months of the Northern Course of the Sun :: BM lvx OrigΔmi - Memories :: Time travel // Electro Minimale // Pays des Merveilles
Crowhurst va être produit en tape (ltd.) chez Chondritic Sounds
Ninika va sortir en tape très bientôt sur NoVisible Scars
Ehnahre est à venir en CD limité chez Crucial Blast
Wheels within wheels est réédité chez EEE
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wheels within wheels
mercredi 14 mars 2012
Luperci - Jahator
Joseph Angelo - aka Luperci - nous offre depuis quelques années des sorties plus belles les unes que les autres. Que ce soit en LP, CDr ou cassettes, les artworks sont toujours magnifiquement travaillés, et les formats très limités...
Nous voilà donc présents après un Featherspines Autumn, joli best-of, pour ce full-lenght de plus d'une heure.
Au programme : du sitar.
Mais J.Angelo transforme véritablement l'instrument en outil de Drone. La "heavy sitar", comme le dit experimedia, est mélangée à de la noise distante, jamais trop dure, mais tout de même immersive à souhaits! Jahator relève de la méditation en field-recording. Sunn 0))) qui jouerait le White2 un jour d'éclipse. Les vautours rôdant en quête de chaire - plus ou moins fraiche. On passe en fait du drone, à l'ambient noise en cheminant à travers un genre de doom au sitar indien. Il fallait oser. Le tout reste lent, mais mélodique. Et surtout, la plus grande part du travail réside dans la recherche des vibrations. Elles s’interpénètrent, se mélangent et se transforment au fil de l'écoute.
C'est simplement une expérience hors du monde, hors du temps. Le corps qui résonne. L'esprit qui s'attache aux échos. Les yeux qui se brouillent. Les cloches qui tintent au loin. Pourquoi opposer une résistance ?
Pourquoi écrire sur cette pièce, car je ne ferais, je pense, que rabaisser le travail magistral de Luperci. Une œuvre réellement digne des productions de Catherine Christer Hennix, comme The Electric Harpsichord.
On touche, on esquisse ce que peut être la pureté. On comprend que les millions d'années pour arriver à l'homme moderne n'ont pas été totalement vains. Il en ressort une magie, au milieu de la fange. Une puissance lumineuse, radieuse. On aime à se dire qu'elle est en chacun de nous. Je ne saurais l'affirmer. Une chose est sure, elle est ici, omniprésente. Dans la musique de Luperci. Du début à la fin. Assourdissante de béatitude.
A noter : l'écoute en semi-sommeil est recommandée. Même si vous ne tiendrez peut-être pas l'heure entière, les images qui viennent en tête à ces moments sont inoubliables.
Écouter
Acheter (je ne suis pas sûr qu'il en reste)
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mercredi 7 mars 2012
Silcharde - De Martyrs À Bourreaux
Silcharde, c'est un peu l'archétype du moment que vous n'avez pas envie de passer. C'est glauque, c'est urbain. Le métro, les égouts, les rats, la peste. •[rec] Les hangars, le CO2. Le gaz.
Des cris, malades. La trotteuse tourne... tourne.. la petite trotteuse... tourne... AAAAAH!
Le cri glaçant. Il s'est perdu dans le brouhaha des turbines.
Et eux, en bas, à pourrir. A moisir dans leurs geôles. Les membres rongés par les insectes. Injection.
Létale.
La pale au dessus de moi... les giclées de sang. "Maman ?..."
Pourquoi tu es... pourquoi... la pale accélère. Il trempe ses mains dans l'eau. Noire. Elle, crucifiée au mur.
Tout se calme. Tout se noie. Il n'y a que la pale. Au dessus. Elle tourne. Elle tourne. Quelques chose claque. Les bottes. Le masque à gaz!
Il me tient par le col. La table. Les os. Ma tête cogne contre la pierre. Froide. La colonne descend. Droite. Rapide.
Le bruit des chaires qui se déchirent... Les sangles. La scie à métaux. La lame. Le bras. Quelques gouttes.
Assourdissantes. Une phalange. Tout se calme. Sur la chaise, assis. Le temps se hache. Plus de secondes, plus de minutes. La trotteuse se fige. AAAAAAAAAH.
Le bruit reprend. Soudainement. Dans le sens de la longueur. L'hémoglobine. Le sol. Brun.
C'est comme pour tout. On y prend goût. La scie repart. On se surprend à aimer. Le moteur. Aucune idée d'où il se trouve. Les yeux. Au dessus du visage. Fixer. Rouges carmin. Pétillants. Indomptables.
Scandé. Avec calme, et psychose. Et cette pale, toujours cette pale, qui tourne de plus en plus vite ! Qui captive mon regard, et hypnotise mes oreilles. Insidieusement. J'entends. On parle. On rugit. Mon cortex enregistre tout ça. Mais consciemment je n'entends que les pales. La roue. Le reste s'efface dans un nuage vaporeux.
Une alarme. C'est peut-être un train. Je ne sais pas... impossible... non. Des pas. Non. Non!
Elle pleure!
Laissez-la !
Non!
Les larmes résonnent dans mon crâne comme dans un palais de cristal. Elles y coulent, lentement. Dehors. Le charnier. L'apothéose. Le ciel. Les étoiles. Le chant des sphères... le chant des sphères qui martèle encore sur mon corps désossé. Vidé. Inanimé.
La scie. La scie.
Magistral. Effrayant. Pratiquement le field-recording d'une chambre de torture... vous êtes dans la peau de la victime. Amusez-vous bien.
Des cris, malades. La trotteuse tourne... tourne.. la petite trotteuse... tourne... AAAAAH!
Le cri glaçant. Il s'est perdu dans le brouhaha des turbines.
Et eux, en bas, à pourrir. A moisir dans leurs geôles. Les membres rongés par les insectes. Injection.
Létale.
La pale au dessus de moi... les giclées de sang. "Maman ?..."
Pourquoi tu es... pourquoi... la pale accélère. Il trempe ses mains dans l'eau. Noire. Elle, crucifiée au mur.
Tout se calme. Tout se noie. Il n'y a que la pale. Au dessus. Elle tourne. Elle tourne. Quelques chose claque. Les bottes. Le masque à gaz!
Il me tient par le col. La table. Les os. Ma tête cogne contre la pierre. Froide. La colonne descend. Droite. Rapide.
Le bruit des chaires qui se déchirent... Les sangles. La scie à métaux. La lame. Le bras. Quelques gouttes.
Assourdissantes. Une phalange. Tout se calme. Sur la chaise, assis. Le temps se hache. Plus de secondes, plus de minutes. La trotteuse se fige. AAAAAAAAAH.
Le bruit reprend. Soudainement. Dans le sens de la longueur. L'hémoglobine. Le sol. Brun.
C'est comme pour tout. On y prend goût. La scie repart. On se surprend à aimer. Le moteur. Aucune idée d'où il se trouve. Les yeux. Au dessus du visage. Fixer. Rouges carmin. Pétillants. Indomptables.
Scandé. Avec calme, et psychose. Et cette pale, toujours cette pale, qui tourne de plus en plus vite ! Qui captive mon regard, et hypnotise mes oreilles. Insidieusement. J'entends. On parle. On rugit. Mon cortex enregistre tout ça. Mais consciemment je n'entends que les pales. La roue. Le reste s'efface dans un nuage vaporeux.
Une alarme. C'est peut-être un train. Je ne sais pas... impossible... non. Des pas. Non. Non!
Elle pleure!
Laissez-la !
Non!
Les larmes résonnent dans mon crâne comme dans un palais de cristal. Elles y coulent, lentement. Dehors. Le charnier. L'apothéose. Le ciel. Les étoiles. Le chant des sphères... le chant des sphères qui martèle encore sur mon corps désossé. Vidé. Inanimé.
La scie. La scie.
Assis, à regarder la trotteuse. Je crois qu'ils crient. Je vais voir. La scie en main. Les faire taire. La seule manière de toucher au divin. La bombonne de zyklon est vide. Ce sera la scie. •[rec]
Magistral. Effrayant. Pratiquement le field-recording d'une chambre de torture... vous êtes dans la peau de la victime. Amusez-vous bien.
(les 14min de l'atroce chanson De Martyrs à Boureaux)
De Martyrs à Bourreaux
mardi 28 février 2012
- Flash News -
Mon projet Haute-Cimes a sa première chronique chez Anti-Gravity Bunny !
Un grand merci à Justin pour ce superbe article !
Haute-Cimes - Khmaer Krahom
Out soon on tapes.
With new artwork!
Small run.
With new artwork!
Small run.
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Annapurna Illusion - The Fifth Veda
Glanant quelques occultes cassettes chez Bimbo Tower, me voilà revenu avec - entre autres - cette sortie plutôt difficile à trouver. Mais, ô joie, ô bonheur! Ce petit catalogue devrait en intéresser plus d'un, et donner du fil à retordre à la Poste!
Annapurna Illusion, donc, est un side-project High Wolf, ex-Enfer Boréal ; chose qui nous mène à penser qu'on aura le droit à du bon ritual psyche-drone. Et c'est bien le cas. The Fifth Veda est une référence directe à l'hindouisme où le Véda est une clef de connaissance transmise oralement d'un brahmane à un autre. Et le 5e Véda est en fait un raccourci pour parler des histoires authentiques mentionnées dans un ancien groupe de textes indiens, le Purana - recueil mythologique et religieux.
Annapurna Illusion puise énormément dans cet ésotérisme, mais aussi dans nos religions (Lucifer, etc.). Inspiration entre David-Néel et Osman Spare. Mélange plutôt délirant, mais réussi. On s'imagine déjà parmi les montres des temps anciens, en haut d'une montagne sacrée, en pleine méditation transcendantale.
Les guitares fuzzy grésillent en fond, truffées d'effets en tous genre, pratiquement shoegaze, tandis qu'une voix bien déformée et distordue se laisse deviner, très très en arrière-plan. Par moments, ça fuse dans le style electro avec des percus sous reverb (Uball), et un riffing à la Ikarus (Ombre Monde) [ok je pars loin!] complètement hypnotique. En fait le groupe me fait énormément penser au Yoga que l'on trouve sur Megafauna. Un mélange psychotique et psychédélique bien acide et occulte. Album mythique dans ce style si il en est ; Et j'irais presque jusqu'à dire que cet Annapurna Illusion aurait pu être pondu par le même homme !
On est assez loin des premiers travaux du groupe, comme le Dance Of The Mezozoic (Pearls). Le son kraut/noisy a été gardé mais c'est au profit d'une musique plus profonde, plus fouillée - et fouillis! - qu'Annapurna nous livre ce Fifth Veda.
N'ayant aucun problème avec les sons d'ambiance, je ne me suis pas ennuyé une seconde durant les 40min de voyage, mais attention, donc, car la tape regorge de passages Dark Ambient, pouvant s'avérer assez lente.
Pour finir, je dirais que l'artwork représente, une fois de plus, bien la musique : monstrueuse, obscure et éthérée.
Excellente sortie qui mélange audacieusement Ambient et Drone.
Opening the doors of perception...
On peut donc se procurer cette petite chose ltd.100 ici
Et on écoute Uball, très représentative, ici
Annapurna Illusion, donc, est un side-project High Wolf, ex-Enfer Boréal ; chose qui nous mène à penser qu'on aura le droit à du bon ritual psyche-drone. Et c'est bien le cas. The Fifth Veda est une référence directe à l'hindouisme où le Véda est une clef de connaissance transmise oralement d'un brahmane à un autre. Et le 5e Véda est en fait un raccourci pour parler des histoires authentiques mentionnées dans un ancien groupe de textes indiens, le Purana - recueil mythologique et religieux.
Annapurna Illusion puise énormément dans cet ésotérisme, mais aussi dans nos religions (Lucifer, etc.). Inspiration entre David-Néel et Osman Spare. Mélange plutôt délirant, mais réussi. On s'imagine déjà parmi les montres des temps anciens, en haut d'une montagne sacrée, en pleine méditation transcendantale.
Les guitares fuzzy grésillent en fond, truffées d'effets en tous genre, pratiquement shoegaze, tandis qu'une voix bien déformée et distordue se laisse deviner, très très en arrière-plan. Par moments, ça fuse dans le style electro avec des percus sous reverb (Uball), et un riffing à la Ikarus (Ombre Monde) [ok je pars loin!] complètement hypnotique. En fait le groupe me fait énormément penser au Yoga que l'on trouve sur Megafauna. Un mélange psychotique et psychédélique bien acide et occulte. Album mythique dans ce style si il en est ; Et j'irais presque jusqu'à dire que cet Annapurna Illusion aurait pu être pondu par le même homme !
On est assez loin des premiers travaux du groupe, comme le Dance Of The Mezozoic (Pearls). Le son kraut/noisy a été gardé mais c'est au profit d'une musique plus profonde, plus fouillée - et fouillis! - qu'Annapurna nous livre ce Fifth Veda.
N'ayant aucun problème avec les sons d'ambiance, je ne me suis pas ennuyé une seconde durant les 40min de voyage, mais attention, donc, car la tape regorge de passages Dark Ambient, pouvant s'avérer assez lente.
Pour finir, je dirais que l'artwork représente, une fois de plus, bien la musique : monstrueuse, obscure et éthérée.
Excellente sortie qui mélange audacieusement Ambient et Drone.
Opening the doors of perception...
On peut donc se procurer cette petite chose ltd.100 ici
Et on écoute Uball, très représentative, ici
dimanche 26 février 2012
aTelecine - A Cassette Tape Culture (Phase 2)
aTelecine, c'est un peu la rencontre étrange de paix intérieure de l'ambient et de la folie dévastatrice de l'indus.
Projet monté par Sasha Grey - ex-actrice X - et Pablo St.Francis, aTelecine sort depuis deux ans maintenant chez PenduSound une trilogie nommé "A cassette Tape Culture". Pour une raison de goûts, je ne ferai la chronique que du II, le I ne m'ayant pas laissé un souvenir impérissable (lent, trop peu musical et pas assez ovni-esque) et le III n'étant pas encore passé par mes oreilles.
Ce Cassette Tape Culture est en fait la quintessence de la haine "calme" de l'indus. Quelque chose de froid, de complètement schizophrène, qui ne se prive d'aucune drogue et qui est à la fois totalement déphasé par rapport à la société et totalement en phase avec son temps. Un groupe qui aurait pu faire partie de la B.O. de Enter The Void de ce cher Gaspar Noé, entre les tarés de Throbbing et les excités de LFO. Le disque n'est jamais énervé, c'est toujours d'un calme abasourdissant, entre guitares aériennes et electro-EBM - sans cliché.
En fait, c'est même assez expérimental, tant dans la façon dont avancent les chansons - on croirait du Apoptose un lendemain de cuite. C'est n'est pas sans rappeler par moments du Inade, et autre Coil, ce qui fait que c'est au final assez décousu - point noir du skeud.
Et ACTC se révèle être un énorme bad trip, une descente dans les abysses. La pression monte à partir de ENT., qui est suivie d'une chanson très calme. Trop calme. Et tout s'enchaîne, de plus en plus barré, jusqu'au malsain par excellence : Wind Pipe Machine.
Beau reflêt d'une société au non-sens complet. D'une culture agonisante.
Noise maladive sur fond rose.
Collage de recettes de cuisine sur vidéos de Peter Sotos.
Fist à la tétine.
Une jeune femme à l'esprit bien plus sombre qu'elle ne le laisse penser. Elle se serait à mon avis entendue à merveille avec ce bon vieux Boyd Rice.
Pour faire vite : à écouter, par-ci par-là, car album au fil trop décousu. On a droit à un mix de pas mal de genres, mais si un jour de grisaille vous vous surprenez à admirer la décadente architecture urbaine, alors lancez aTelecine. Vous allez adorer.
On écoute
On achète une box car tout est sold-out (mais c'est cher... et très limité...)
Projet monté par Sasha Grey - ex-actrice X - et Pablo St.Francis, aTelecine sort depuis deux ans maintenant chez PenduSound une trilogie nommé "A cassette Tape Culture". Pour une raison de goûts, je ne ferai la chronique que du II, le I ne m'ayant pas laissé un souvenir impérissable (lent, trop peu musical et pas assez ovni-esque) et le III n'étant pas encore passé par mes oreilles.
Ce Cassette Tape Culture est en fait la quintessence de la haine "calme" de l'indus. Quelque chose de froid, de complètement schizophrène, qui ne se prive d'aucune drogue et qui est à la fois totalement déphasé par rapport à la société et totalement en phase avec son temps. Un groupe qui aurait pu faire partie de la B.O. de Enter The Void de ce cher Gaspar Noé, entre les tarés de Throbbing et les excités de LFO. Le disque n'est jamais énervé, c'est toujours d'un calme abasourdissant, entre guitares aériennes et electro-EBM - sans cliché.
En fait, c'est même assez expérimental, tant dans la façon dont avancent les chansons - on croirait du Apoptose un lendemain de cuite. C'est n'est pas sans rappeler par moments du Inade, et autre Coil, ce qui fait que c'est au final assez décousu - point noir du skeud.
Et ACTC se révèle être un énorme bad trip, une descente dans les abysses. La pression monte à partir de ENT., qui est suivie d'une chanson très calme. Trop calme. Et tout s'enchaîne, de plus en plus barré, jusqu'au malsain par excellence : Wind Pipe Machine.
Beau reflêt d'une société au non-sens complet. D'une culture agonisante.
Noise maladive sur fond rose.
Collage de recettes de cuisine sur vidéos de Peter Sotos.
Fist à la tétine.
Une jeune femme à l'esprit bien plus sombre qu'elle ne le laisse penser. Elle se serait à mon avis entendue à merveille avec ce bon vieux Boyd Rice.
Pour faire vite : à écouter, par-ci par-là, car album au fil trop décousu. On a droit à un mix de pas mal de genres, mais si un jour de grisaille vous vous surprenez à admirer la décadente architecture urbaine, alors lancez aTelecine. Vous allez adorer.
On écoute
On achète une box car tout est sold-out (mais c'est cher... et très limité...)
vendredi 24 février 2012
Astral & Shit - Subtile Corpus
Ce petit groupe de Russie, je dois dire qu'il m'a beaucoup surpris. Tout d'abord par sa qualité, puis par son ambiance, complètement... folle, vous allez voir ça.
Les compositions d'Ivan Gomzikov (l'homme derrière Astral & Shit) ne sont ni plus ni moins qu'un beau mélange d'ambient et de field-recording. Il va jusqu'à appeler ça du Sound Art mais je ne sais pas si le terme est approprié. C'est de l'art, bien-sûr, mais Art Sonore pour moi relève du couple son / autre forme artistique. Une sonorisation d'exposition, par exemple.
Mais quoi qu'il en soit, ce subtile corpus m'a scotché par son étonnante capacité à me captiver, car au final, l'album est lent, assez long, et plutôt monotone. Là où Pavor Nocturnus était trop clichéesque dans son dark ambient pseudo-horrifique, ici, c'est une beauté céleste qui nous happe. Des sons posés, tirés jusqu'à plus soif, aucune vocalise, mais quelques bruits extérieurs (c'est l'idée du field-recording).
Le travail de Gomzikov se rapproche en fait de celui de Jeremy Soule (on achète / on écoute), le compositeur des musiques de Guild Wars, Skyrim... ou encore du grand Trist et son magistral Hin-Fort. On a donc affaire à du bon ambient qui, sans pour autant tout révolutionner, fait un très bel effet lors d'une écoute en semi-sommeil.
Ce qui m'a beaucoup plu, c'est cette idée du field-recording, avec des sons qui semblent provenir de torrents, de circulation urbaine nocturne, ou encore de tristes oiseaux. Le metal frappé, très terrestre, prend une dimension étrange, dès lors que l'album se prend de nous livrer des nappes cosmiques. D'où la comparaison avec Trist : les nébuleuses ne sont pas loin... et c'est une vrai magie que de coupler ceci avec des sons naturels enregistrés un peu partout. Je dirais même que c'est original. Comme si, perdu dans le trou noir de 2001, l'Odyssée de l'Espace (Kubrick) nous revenaient des bribes de notre vie passée. Un peu effacés, totalement éthérés...
C'est un album triste, voir ésotérique. Drone au grands chants silencieux, nous renvoyant à notre insignifiance, et, malgré ces quelques souvenirs que nous avons, nous ne sommes rien sauf une part du Néant.
Le corps délicat est en réalité le squelette d'un homme de verre. A manipuler avec précaution, à écouter avec attention... Entre les percées lacrymales de Eater - sublime chanson de 12 minutes - et le sentiment d'inexorable de la finale subtile corpus, on est heureux de se voir encore en vie, charnel. Et malheureux que ce soit déjà terminé. Quand je vous dit que c'est long mais qu'on ne s'ennuie pas...
On se laisse porter par le courant du fleuves de l'Oubli, du Lethé.
Ou peut-être est-ce un Achéron, fleuve de douleur et de souffrance aux eaux emplies de venin...
Écouter et télécharger
Les compositions d'Ivan Gomzikov (l'homme derrière Astral & Shit) ne sont ni plus ni moins qu'un beau mélange d'ambient et de field-recording. Il va jusqu'à appeler ça du Sound Art mais je ne sais pas si le terme est approprié. C'est de l'art, bien-sûr, mais Art Sonore pour moi relève du couple son / autre forme artistique. Une sonorisation d'exposition, par exemple.
Mais quoi qu'il en soit, ce subtile corpus m'a scotché par son étonnante capacité à me captiver, car au final, l'album est lent, assez long, et plutôt monotone. Là où Pavor Nocturnus était trop clichéesque dans son dark ambient pseudo-horrifique, ici, c'est une beauté céleste qui nous happe. Des sons posés, tirés jusqu'à plus soif, aucune vocalise, mais quelques bruits extérieurs (c'est l'idée du field-recording).
Le travail de Gomzikov se rapproche en fait de celui de Jeremy Soule (on achète / on écoute), le compositeur des musiques de Guild Wars, Skyrim... ou encore du grand Trist et son magistral Hin-Fort. On a donc affaire à du bon ambient qui, sans pour autant tout révolutionner, fait un très bel effet lors d'une écoute en semi-sommeil.
Ce qui m'a beaucoup plu, c'est cette idée du field-recording, avec des sons qui semblent provenir de torrents, de circulation urbaine nocturne, ou encore de tristes oiseaux. Le metal frappé, très terrestre, prend une dimension étrange, dès lors que l'album se prend de nous livrer des nappes cosmiques. D'où la comparaison avec Trist : les nébuleuses ne sont pas loin... et c'est une vrai magie que de coupler ceci avec des sons naturels enregistrés un peu partout. Je dirais même que c'est original. Comme si, perdu dans le trou noir de 2001, l'Odyssée de l'Espace (Kubrick) nous revenaient des bribes de notre vie passée. Un peu effacés, totalement éthérés...
C'est un album triste, voir ésotérique. Drone au grands chants silencieux, nous renvoyant à notre insignifiance, et, malgré ces quelques souvenirs que nous avons, nous ne sommes rien sauf une part du Néant.
Le corps délicat est en réalité le squelette d'un homme de verre. A manipuler avec précaution, à écouter avec attention... Entre les percées lacrymales de Eater - sublime chanson de 12 minutes - et le sentiment d'inexorable de la finale subtile corpus, on est heureux de se voir encore en vie, charnel. Et malheureux que ce soit déjà terminé. Quand je vous dit que c'est long mais qu'on ne s'ennuie pas...
On se laisse porter par le courant du fleuves de l'Oubli, du Lethé.
Ou peut-être est-ce un Achéron, fleuve de douleur et de souffrance aux eaux emplies de venin...
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