Vous vous êtes déjà perdus dans une forêt ? Durant l'inter-saison, automne-hiver. Lorsque le tapis de feuilles rouges et jaunes est couvert de gel, bleu translucide. Petit enfant que vous êtes, loin de la maison, vous avancez. Le soir tombe... Le noir commence à couvrir la cime des arbres, mais sans savoir tellement pourquoi, vous continuez à avancer. Tant et si bien que, perdu, vous l'êtes définitivement. La forêt recèle tellement de secrets, dans les sèves et les murmures du vent... Petit enfant que vous êtes, loin de la maison, quelques larmes coulent, et gèlent. Mais vous avancez. Et plus vous avancez, moins vous avez peur. Une branche à la main, vous fouettez l'air avec une force sur-humaine. Sont-ce des rires, au loin ? Ou les pleurs des racines ? Qu'importe. Car avancer dans ces ténèbres flottantes est si magique. Si apaisant. Personne, ici. Personne à part vous, et vous-même. Quelques volutes de claviers, quelques roulements de tambours. Vous voilà un enfant dans la nature. Plus de ciel, pas besoin de ciel. Seulement ces raies de lumière entre les épines de pin. Je suis perdu, à jamais perdu.
Mais avec la magnificence de l'aigle, je vole, et avec la puissance du torrent, je coule, lentement, je me fonds dans les souches, dans les terres et les chemins. Pour naître une fois encore avec les chênes.
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