In Gnod we trust.
Après maints étranges méfaits (je pense à The Crystal Pagoda, ou le split avec $&$), le groupe de rock fumé reprend la mer en quête d'invasions cosmiques, et de guitares alambiquées. The Choice of a Nubian Generation est une odieuse rencontre entre Pocahaunted et Swans. Un départ sur des océans d'huile, un calme plat et un navire qui n'avance pas. Des danseurs, aussi allumés que les lanternes qui nous éclairent se trémoussent dans l'hypnose générale. Il n'y a aucune houle. Aucune écume et pourtant, pourtant! nous sillonnons les mers afin de trouver nos anciens trésors. Notre jungle aux langues de flammes ; retrouver enfin cette coupe vide - où souffre un monstre d'or!
Car enfin, face à cet ost stellaire, nous sommes bien mal armés.
Des cavernes, sous-marines habitées par de paisibles créatures, ou des montagnes rocheuses où siègent encore quelques hommes de paille parés à brûler pour un rituel païen. C'est une noyade, céleste ou sonore, mais douce comme la peau de ce sable sur lequel notre navire s'est échoué. Tout est fini. Nous sommes cosmiques. Où que nous soyons, nous sommes immortels.
Le tour de Bear Bones, Lay Low, sobriquet sous lequel se cache un Silvester Angfang des plus en forme. Plus organique, vivant, noisy. Presque Yøga-esque par moments, on croirait que se cachent entre les partitions bousillées du projet quelques être supérieurs, mythiques, et totalement barrés. La partie de BB, LL blob, clique, et scratch sur quelques souffles et murmures incompréhensibles. Malgré cette déconstruction totale ma foi peu euclidienne se trouve un rythme et même une capacité à vous entraîner - si ce n'est vous plonger la tête dans un océan de reverb' cette fois-ci très agité et bouillonnant.
Je le redis, BB, LL blipe de partout, dans des vagues de chaleur, dans des respirations. La captation d'éruptions solaires et d'une vie inconnue en son sein, avant le field-recording de la perte de vos moyens, de vos sens. La capture audio du liquide orangé qui pénètre dans les ventricules de votre boîte crânienne jusqu'à ce que vous en deveniez hydrocéphale. Les os d'un ours en couronne sur votre tête difforme pour la protéger avec les moyens du bord, il est temps de faire profile bas. Car cette seconde partie de l'offrande impose un respect plus royal encore qu'un collier en côtes d'urus.
Gnod, bien qu'un peu faible ici, libère tout-de-même une jolie part de rock ambient et psychédélique. Mais là où l'écoute prend tout son sens c'est lors de l'arrivée d'Ernesto González (éminent membre du Silvester Anfang II) et de son projet Bear Bones, Lay Low. Du neo-kraut mêlé à de la musique électronique parfois proche de la Berlin School : tout cela se couple à merveille, jusqu'à donner naissance à des passages extatiques - notamment sur 'Llévenme con Ustedes' et sa ritournelle de guitare distordue sur fond de choucroute de l'espace. Cette partie du split est un bonheur drogué, fortement déconseillé aux personnes terre à terre.
Mais les contrées de l'autre-monde que m'a montré Bear Bones me rappellent déjà, et je fuis me réfugier dans les couloirs du temps une fois encore. Entouré de marmelade toxique et kosmik.
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