Majestueux !
Ah, certainement pas.
The Beast Of The Apocalypse, c'est un gros melting-pot des groupes occultes et violents de la scène Black et Death. Teitanblood, Mayhem, Mitochondrion, De Magia Veterum... Ils ne sont pas loin.
Le petit groupe qui a déjà deux albums à son actif, et qui n'a en fait pas fait trop de bruit à l'époque - avec un nom pareil, je dirais presque que c'est normal - débaroule sur le tapis avec une idée en tête : tabasser de l'auditeur.
La "Bête de l'Apocalypse", pour les incvltes, c'est en fait la Bête du livre des Revelations, et il s'avère qu'il n'y a pas une, mais deux bêtes. En gros, la première sort des abysses des océans, et la seconde des profondeurs de la terre. Cette dernière ordonne aux hommes de vouer un culte à la bête des mers, et serait en fait considérée comme l'Antechrist. Placée à côté d'un dragon, elles sont en opposition avec Dieu, et seront vaincues, plongées dans un lac de feu. Voilà la petite histoire des bestioles de l'Apocalypse, d'où TBOA tire donc son nom. De cette triade infernale. Mais le groupe saura-t-il rivaliser avec la puissance des écrits bibliques ? C'est bien beau, de tout retourner, mais même agnostique que je suis, il est vrai que je trouve ça parfois trop simple.
He bien cet Henosis allie vraiment l'occulte des profondeurs avec la patte bien crade des albums de Black 90's. Mais en flou - vive la prod' DIY. C'est bestial, complètement infâme et cauchemardesque, ça rampe à la manière d'un Leviathan et ça a la trempe ésotérique d'un DsO, nom de Dieu! TBOA n'en a pas grand chose à faire, au final, de ces délires bibliques, et se contente de nous violer littéralement les oreilles avec sa lourdeur dignes des grands jours du Death/Black.
C'est extrêmement pesant (Yaldabaoth en est un parfait exemple), pratiquement groovy et tellement brouillon qu'on se surprend à entendre des instruments qui en fait ne sont pas là du tout.
Mais pour parler franchement, les Néerlandais ne savent pas très bien ce qu'ils font avec leur son. C'est assez tentaculaire pour bien faire flipper, calé au poil, totalement chaotique, mais trop sale pour en profiter. Un truc carré comme ça, et qui aspire à happer l'auditeur dans sa violence, se doit d'une production fine, et d'un mix tout de même. Ce qui est très loin d'être le cas.
On a plutôt affaire à un genre de Antediluvian, le côté Old-school remplacé par des riffs qui partent rapidement en délire.
En réalité, là où Dodecahedron (anachronisme!) a récemment fait un album assez magistral, très black, très lourd, mais très propre et finalement assez prog', TBOA nous donne la puissance, cherchant un résultat similaire, sans toutefois tellement de contenu ni d'idée "nouvelle". Dommage, car on sent qu'avec un peu de recherche, et une prod mieux foutue, il y aurait un grand potentiel.
On écoute
On achète
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