Des cris, malades. La trotteuse tourne... tourne.. la petite trotteuse... tourne... AAAAAH!
Le cri glaçant. Il s'est perdu dans le brouhaha des turbines.
Et eux, en bas, à pourrir. A moisir dans leurs geôles. Les membres rongés par les insectes. Injection.
Létale.
La pale au dessus de moi... les giclées de sang. "Maman ?..."
Pourquoi tu es... pourquoi... la pale accélère. Il trempe ses mains dans l'eau. Noire. Elle, crucifiée au mur.
Tout se calme. Tout se noie. Il n'y a que la pale. Au dessus. Elle tourne. Elle tourne. Quelques chose claque. Les bottes. Le masque à gaz!
Il me tient par le col. La table. Les os. Ma tête cogne contre la pierre. Froide. La colonne descend. Droite. Rapide.
Le bruit des chaires qui se déchirent... Les sangles. La scie à métaux. La lame. Le bras. Quelques gouttes.
Assourdissantes. Une phalange. Tout se calme. Sur la chaise, assis. Le temps se hache. Plus de secondes, plus de minutes. La trotteuse se fige. AAAAAAAAAH.
Le bruit reprend. Soudainement. Dans le sens de la longueur. L'hémoglobine. Le sol. Brun.
C'est comme pour tout. On y prend goût. La scie repart. On se surprend à aimer. Le moteur. Aucune idée d'où il se trouve. Les yeux. Au dessus du visage. Fixer. Rouges carmin. Pétillants. Indomptables.
Scandé. Avec calme, et psychose. Et cette pale, toujours cette pale, qui tourne de plus en plus vite ! Qui captive mon regard, et hypnotise mes oreilles. Insidieusement. J'entends. On parle. On rugit. Mon cortex enregistre tout ça. Mais consciemment je n'entends que les pales. La roue. Le reste s'efface dans un nuage vaporeux.
Une alarme. C'est peut-être un train. Je ne sais pas... impossible... non. Des pas. Non. Non!
Elle pleure!
Laissez-la !
Non!
Les larmes résonnent dans mon crâne comme dans un palais de cristal. Elles y coulent, lentement. Dehors. Le charnier. L'apothéose. Le ciel. Les étoiles. Le chant des sphères... le chant des sphères qui martèle encore sur mon corps désossé. Vidé. Inanimé.
La scie. La scie.
Assis, à regarder la trotteuse. Je crois qu'ils crient. Je vais voir. La scie en main. Les faire taire. La seule manière de toucher au divin. La bombonne de zyklon est vide. Ce sera la scie. •[rec]
Magistral. Effrayant. Pratiquement le field-recording d'une chambre de torture... vous êtes dans la peau de la victime. Amusez-vous bien.
(les 14min de l'atroce chanson De Martyrs à Boureaux)
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