mardi 6 mars 2012

HEXVVII - I

Lorsque Déchire-moi et Noeru se mettent en tête de faire de la musique ensemble, forcément, il fallait que ça rende quelque chose de fou et de sombrement dérangé. Et le petit être étrange rampant à grand peine sur ses quatre pattes se nomme HEXVVII.

 

Tout d'abord, deux faces, dix minutes chacune. On se dit que, vu la tête du projet, si la tape ne dure pas vingt minutes, c'est qu'il y a anguille sous roche.

Et effectivement. On navigue dans un dark ambient dépouillé, d'outre-tombe, serpentant parmi le Qliphoth. Mais pas que. Le travail ne s'arrête pas à quelques sons glauques et une voix distordue. On a au contraire affaire à une sacré méthode de composition qui va chercher un peu à droite à gauche, comme celle d'Ultra, par exemple.

Le délire malsain, pratiquement érotique - mais mortel, ne vous y trompez pas - prend son ampleur. Plus le temps avance, plus on se sent emplit des sons, des idées, du venin d'HEXVVII. Un venin qui paralyse, qui anesthésie. Insidieux.

 

Le seul groupe que ce projet me rappelle, c'est The Sodality. Groupe... italien, justement! (comprendront ceux qui le pourront)

C'est profond, très ritualiste. Ritualiste avec la trempe de la scène indus. Mais pas besoin de ramener ça à quelque chose d'autre, l'atmosphère dégagée par cette tape en dit bien assez. Une aura bien noire en émane...

Comme dirait Toxik H. : "Je t'assure que la vase et l'extase ne font qu'un."

 

Autant la première face est angoissante, autant la deuxième déclencherait chez l'auditeur une crise de claustrophobie que je n'en serais pas étonné. Très simple, très linéaire. Un loop en arrière-plan. Du bruit. Un souffle. Le rituel s'accomplit. Et autour se métamorphose le réel. Les murs deviennent cendres. Le ciel s'écroule, s'écrase, dans une lenteur extrême. Tout s'assombrit, une fois de plus. Plus noir que noir. Du silence assourdissant se forme une litanie murmurée. Je ne veux pas savoir ce que c'est. Je ne veux plus. Pas encore. Pas encore!!

Une flamme brûle au plus profond de mon corps. Une flamme noire qui pourtant perce la nuit. L'étoile du Matin se lève. Décharnée. Elle me lacère. Elle enfonce ses griffes brûlantes, et retire ma peau avec un malin plaisir. J'en redemanderais si je pouvais parler, mais déjà, je ne suis plus qu'un souvenir, stocké sur une vieille cassette. Abandonnée. Abîmée. Je ne veux plus. Et j'en veux encore.

 

Suis-je le jouet de ce rituel ?...

 




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Je vous conseille par ailleurs de visiter le magnifique site de Déchire-moi ! Photos dérangées et osées.
Ainsi que d'écouter un peu le projet de Noeru - aka Camisole - ici

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